
Le projet de budget 2026 prévoit la suppression de 4000 postes d’enseignants du premier degré.
Une question de démographie. C’est ainsi que le ministre de l’Éducation nationale Édouard Geffray a expliqué, ce lundi 3 novembre, la suppression de 4000 postes d’enseignants dans le projet de budget 2026, estimant que la baisse du nombre d’élèves, « importante et qui s’accélère », justifiait de limiter le nombre de recrutements des enseignants.
« On aura bientôt perdu 1 million d’élèves dans le premier degré. Sur 6,7 millions d’élèves à la rentrée 2019, on en aura 5,7 à la rentrée 2029. Quand on recrute des professeurs, c’est pour 40 ans. Tout l’enjeu, c’est de s’adapter à la démographie en fonction des territoires », a-t-il expliqué sur le plateau de la matinale de TF1.
« À la rentrée 2026 on aura 20 élèves en moyenne par classe (dans le premier degré, NDLR). L’idée c’est, d’un côté baisser le nombre d’élèves par classe là où ils sont encore assez nombreux, de l’autre on limite la fermeture des classes. Et évidemment en parallèle, on est obligé de tenir compte de la chute démographique parce qu’elle est réelle et absolument considérable », a poursuivi le ministre.
Moins de profs, mais plus d’emplois
Lors d’un déplacement en octobre, Édouard Geffray avait souligné qu’en parallèle de ces suppressions, il y avait « des créations de postes qui correspondent aux concours, qui seront en fait nos futurs professeurs. » « Le solde des deux fait que le ministère de l’Éducation nationale continue à créer des emplois cette année », avait-il insisté.
Sans convaincre les syndicats. En dépit d’une hausse de 200 millions d’euros pour l’Éducation, le projet de budget « confirme la poursuite d’une politique d’austérité », avait critiqué dans un communiqué la FSU-Snuipp, déplorant une hausse des postes « en trompe-l’œil » qui « cache en réalité (une) suppression ».
Le schéma total d’emploi du ministère prévoit bien 5400 créations d’emplois (public et privé confondus), grâce à la création de 7938 emplois de fonctionnaires stagiaires, dont seulement une partie sera devant des élèves l’an prochain, selon ce syndicat. Sont créés également 1200 postes d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), moins que l’an dernier (2000) et 200 postes dans le secteur médico-social notamment.
Jade Toussay