
Interpellé le 5 janvier à Montpellier, l’Algérien Boualem Naman, agent d’entretien de profession, est plus connu sous son pseudonyme Doualemn. Il a 59 ans et est un influenceur violent. Et sa violence plaît aux violents : il a 168 000 abonnés sur le réseau TikTok.
Boualem Naman déteste la France et ne s’en cache pas. Il invite à « faire souffrir » les opposants au gouvernement du président algérien. En gros, il demandait qu’un homme soit attrapé et qu’on lui inflige une correction sévère.
Accrochez-vous : le nombre d’autorités saisies depuis le 5 janvier sur ce cas donne le tournis. On a du mal à suivre. On a vraiment affaire à un nuisible, qui nous mène en bateau, nous fait perdre notre temps et nous coûte un pognon de dingue.
Il faut savoir que Boualem Naman dit Doualemn est avant tout un délinquant : il a été condamné, en France, à 6 reprises, pour un total de 11 ans et 8 mois de prison, pour infraction à la législation sur les stupéfiants, défaut de permis de conduire…
De plus il est entré illégalement sur le sol français en 1988. Expulsé en 2008, il est revenu illégalement en 2009. Il avait bénéficié d’un titre de séjour en sa qualité de parent d’enfant français (merci le droit au sol !) On lui a octroyé un droit de séjour, renouvelé en décembre dernier pour dix ans.
Bruno Retailleau notre ministre de l’Intérieur a décidé de le faire expulser. Il lui a retiré son titre de séjour. Il n’a fait là que son devoir. Doualemn a été expulsé le 9 janvier. Il est vrai que son expulsion ne s’est pas très bien passée : arrivé en Algérie, il a été refusé par les Algériens au motif que le territoire lui est interdit, alors que c’est son pays, et remis dans un avion vers la France. Les Algériens ne sont pas des gens tendres, même envers les leurs.
À l’un ses accompagnateurs gendarmes français, un homologue algérien aurait dit : « C’est bon, casse-toi ! » Cela montre à quel point les Algériens nous aiment, nous respectent, et ont le sens de la politesse.
Mais voilà : la Justice a donné son avis. Pour elle, Doualemn ayant un titre de séjour n’était pas résident irrégulier et ne devait donc pas recevoir d’OQTF !
Le 29 janvier, le tribunal administratif de Paris a décidé que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait « appliqué à tort la procédure d’expulsion en urgence absolue ».
Ces juges ont estimé qu’il n’y avait pas urgence car cela faisait quinze ans que Boualem Naman était en France avec femme et enfants, selon son avocat Dylan Slama. À ce compte là il n’y a aucune urgence à expulser tous les influenceurs violents ni tous les terroristes qui hantent notre sol. Restez, chers amis, restez !
Le juge a toutefois estimé qu’on avait eu raison de lui retirer son titre de séjour « car les faits qui lui sont reprochés représentent une menace grave à l’ordre public. »
Vous suivez ? Moi non, bien qu’ayant été biberonnée à ce jargon. Les juges disent dans un premier temps qu’il n’y a pas urgence, puis dans un second temps que quand même il y a urgence car ce type constitue une menace grave à l’ordre public.
Je pense que tout cela est fait pour nous brouiller les idées et nous faire avaler n’importe quelle couleuvre. On en perd son latin (qui dans mon cas, était correct).
Après cela le préfet de l’Hérault a pris deux OQTF contre Doualemn. Oui, deux, pas moins. Alors que dans le cas de Doualemn ce n’est en principe pas possible.
Saisi en urgence, le tribunal administratif de Melun a décidé de faire sortir Boualem Naman du centre de rétention administrative dans lequel il se trouvait. Il est donc libre. Le juge qui a pris cette décision a enjoint à l’autorité préfectorale de réexaminer la situation de l’intéressé dans un délai de trois mois et de lui délivrer une attestation provisoire de séjour durant ce temps.
Le tribunal a également condamné l’Etat à verser au pôvre Doualemn la somme de 1200 euros en réparation de son préjudice. Les juges ont le cœur tendre envers les influenceurs. On aimerait qu’ils soient parfois attendris pas les patriotes, mais l’incompatibilité est trop grande, il paraît.
Deux des avocats de l’influenceur, Marie David Bellouard et Julie Gonidec, se réjouissent car elles voyaient dans les décisions prises à l’encontre de Doualemn « un acharnement féroce et aveugle ». Ben voyons.
Mais le ministre de l’Intérieur va faire appel. Le feuilleton va continuer.
À moins de rouvrir Cayenne, on ne voit pas trop ce qu’on peut faire de Doualemn refusé par son pays, refusé par la France.
Personne n’a envie de le voir. Ni le ministre Retailleau, ni les fonctionnaires qui ont eu à s’occuper de lui, ni le peuple français qui en a sérieusement assez de ces gens qui s’imposent alors qu’ils ne respectent rien.
Il n’y a que la Justice qui chouchoute Doualemn et qui lui donne tout.
Il est clair que la loi doit être réformée. Et que les personnes chargées de l’appliquer doivent être recyclées. Les fonctionnaires de préfecture qui croient pouvoir infliger des OQTF alors que ce n’est pas possible doivent être rappelés à l’ordre. Les juges et les avocats qui agissent contrairement à l’intérêt et aux souhaits des Français, doivent être rappelés à l’ordre aussi. La loi, qui est devenue un bazar inextricable et compliqué, doit être refaite.
Et si les juges pouvaient respecter le ministre de l’Intérieur et ne pas le désavouer, ce serait bien. Mais il ne faut pas rêver.
Trop de droit tue le droit, c’est ubuesque, et surtout les pseudo-droits de l’homme, qui sont surtout le droit des étrangers à ne pas nous respecter et à nous imposer leur présence non voulue jusqu’à plus soif.
C’est bien clair, les Français ont le droit de vouloir être chez eux chez eux, et personne n’a le droit de leur refuser ce droit.
Sophie Durand