Européennes 2024 : Jordan Bardella « combat » pour la « normalisation du RN »

Le président du RN estime que « la normalisation est une étape vers la maturité d’un mouvement politique »

Jordan Bardella ne veut plus que son parti soit systématiquement critiqué par le reste de la classe politique. Le patron du Rassemblement national assure en effet dans le JDD que son « combat » est « la normalisation » de son parti, se posant en « voix de la raison » à moins de deux mois des élections européennes pour lesquelles sa liste caracole en tête.

« Je souhaite que tous les Français qui partagent nos idées, ou du moins notre amour pour la patrie, puissent l’exprimer ouvertement, sans craindre les caricatures ou le prêt-à-penser », déclare-t-il. « Mon objectif est de rendre banal le soutien à un parti politique qui croit dans le destin français et au génie de son peuple ».

Élections européennes : Bardella refuse de faire un "petit cadeau" à Macron  et lance un appel aux abstentionnistes - Valeurs actuelles

Une stratégie avec 2027 dans le viseur

« Aujourd’hui, nous sommes la voix de la raison dans un paysage politique où nos adversaires, de gauche comme du gouvernement, ressemblent à des fanatiques ou à des idéologues », plaide encore l’eurodéputé âgé de 28 ans, qui mène comme en 2019 la liste du RN aux européennes.

Une stratégie qui doit aussi prévaloir en vue de 2027, car à la présidentielle, « le candidat le plus excessif est toujours éliminé. C’est pourquoi (…) je rejette toute forme de retour en arrière, de provocation. La normalisation est une étape vers la maturité d’un mouvement politique », martèle-t-il.

En vue du scrutin du 9 juin, Jordan Bardella est crédité de plus de 30 % des intentions de vote dans les sondages, loin devant ses principaux concurrents, comme la liste macroniste de Valérie Hayer qui ne franchit pour l’heure pas la barre des 20 %.

Menace d’une motion de censure

Le RN fait de ces élections une étape importante : « le parti qui remportera ces élections aura la responsabilité de préparer l’alternance pour la prochaine présidentielle », fait-il valoir, répétant qu’il demandera « le soir même la dissolution de l’Assemblée nationale » en cas de victoire le 9 juin. S’il n’était pas entendu sur ce point, le président du Rassemblement national ouvre aussi la porte au soutien d’une éventuelle motion de censure déposée par LR, se disant « tout à fait disposé à travailler avec Éric Ciotti et les Républicains sur ce sujet ».

Dans le même entretien au Journal du Dimanche, il revient sur les récents faits divers qui ont conduit l’exécutif à vouloir s’attaquer au phénomène de violence chez les jeunes, liant cela à « une idéologie islamiste agissant comme une cinquième colonne ». Selon lui, « il est crucial de reconnaître qu’une génération semble perdue, et que des jeunes de 16 ans tirant sur les forces de l’ordre ne redeviendront probablement jamais des citoyens français pleinement intégrés et épris d’amour pour leur pays d’accueil ».

La Rédaction avec AFP

Date de dernière mise à jour : 21/04/2024

  • 6 votes. Moyenne 4.5 sur 5.