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Mort de Jean Pormanove : la ministre déléguée au Numérique poursuit en justice la plateforme Kick, le parquet de Paris ouvre lui une enquête

Raphaël Graven, 46 ans, connu sous le pseudo Jean Pormanove, est décédé près de Nice lors d'une diffusion en direct le 18 août sur la plateforme de vidéos australienne Kick. •

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Sous le feu des critiques, la ministre chargée du Numérique Clara Chappaz convoque ce 26 août à Bercy plusieurs acteurs de l'audiovisuel pour "un partage d'expérience". Le président de l'Arcom rappelle que l'autorité n'aurait rien pu faire pour empêcher la diffusion des lives de Jean Pormanove.

Après la mort en direct du streamer Jean Pormanove le 18 août dernier à Contes dans les Alpes-Maritimes, qui a fait scandale et soulevé de nombreuses questions sur le contrôle du secteur en France, le gouvernement semble vouloir comprendre ce qui a pu mener à ce drame.

La ministre déléguée au Numérique Clara Chappaz réunit mardi ses services avec ceux de trois ministères et de deux régulateurs, a appris l'AFP ce mardi 26 août.

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Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence Artificielle et du Numérique, est lourdement critiquée et accusée d'inaction depuis la mort de Jean Pormanove, le 18 août dernier.

L'objet de la rencontre reste pour le moment assez vague : il s'agit un "partage d'expérience", a précisé à nos confrères de l'AFP le cabinet de la ministre.

Sont donc convoqués à Bercy l'Arcom, gendarme français du numérique, la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) qui est le gardien de la protection des données personnelles et du respect de la vie privée, ainsi que les services des ministères de la Justice, de l'Intérieur et de l'Économie.

Une réponse aux critiques ?

Suivie par près de 200.000 personnes, la chaîne "Jeanpormanove" montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Selon nos confrères de Mediapart, Clara Chappaz était avertie de ces violences contre le streamer de 46 ans dès le mois de décembre 2024.

La ministre chargée du Numérique est donc très lourdement critiquée sur les réseaux sociaux depuis la mort du streamer pour son inaction présumée.

Si la justice a bien ouvert une enquête dès décembre 2024 sur ces agissements, la ministre Clara Chappaz s'est notamment vue reprocher de ne pas avoir saisi immédiatement l'Arcom.

L'Arcom se défend

L'organisme indépendant de régulation, qui avait tout de même été saisi en février par la Ligue des droits de l'homme, a lui été fustigé pour avoir tardé à se pencher sur le dossier. Certains députés, comme le député PS Arthur Delaporte, ont mis en cause le manque de moyens du régulateur du numérique. "A l'Arcom, il y a 23 personnes qui travaillent sur le règlement des services numériques", avait-il pointé la semaine dernière sur RMC.

L'Arcom n'aurait rien pu faire pour empêcher la diffusion de la chaîne de Jean Pormanove, s'est par ailleurs défendu dimanche le président de l'Arcom Martin Ajdari. "Ce drame pose bien sûr également la question de la responsabilité de la plateforme qui a diffusé ces images (Kick). Celle-ci n'étant pas installée en France, elle ne relève pas de la compétence directe de l'Arcom", a-t-il dit dans une tribune publiée par Le Monde.

"Une nouvelle phase dans la régulation du numérique est aujourd'hui nécessaire, pour qu'on ne puisse plus, collectivement, passer à côté d'une telle situation", a-t-il ajouté.

Le parquet de Paris ouvre une enquête distincte 

La procureure de Paris a annoncé également ce mardi l'ouverture d'une enquête sur les pratiques de la plateforme de streaming Kick, en plus de celle déjà menée par le parquet de Nice pour éclaircir les circonstances du décès en direct du vidéaste Jean Pormanove.
Cette nouvelle enquête a été ouverte lundi "du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite", pour déterminer notamment si Kick a diffusé "en connaissance de cause" des "vidéos d'atteintes volontaires à l'intégrité de la personne", a annoncé la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.
Les enquêteurs chercheront également à déterminer si la plateforme australienne respecte la règlementation européenne sur les services numériques (DSA).

Les responsables encourent une peine de 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende.

Victor Combalat AFP et Anne Le Hars

Date de dernière mise à jour : 26/08/2025

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