Damas est tombée entre les mains des djihadistes en col blanc

Comme les recompositions multiformes de ces groupes issus de la reine pondeuse wahhabite Ben Laden sont assez semblables aux métamorphoses de la fourmilière “alter”issue du communisme, il vaut mieux simplifier en différenciant ceux qui viennent de rentrer (dit HTS) à Damas de ceux qui veulent à l’instar dudit “État islamique” (cette fusion entre bassistes irakiens et djihadistes de Ben Laden) régenter tout, tout de suite (d’où leurs affrontements permanents en sus des questions de ZAD à revendiquer) ; d’où les actuelles “libérations” de prisonniers, et le fait qu’ils n’aient pas massacré (encore) tous les chrétiens (anti-israéliens de toute façon).

La question de fond reste celle-ci depuis des décennies en réalité : non pas le fait qu’Assad fils soit tombé ou que son armée n’ait guère tenu, mais qu’il ait été lâché aussi rapidement par les khomeynistes d’une part, Poutine d’autre part… Comme si les coups assénés par Israël sur les premiers ont été bien plus durs que la presse pro-djihadiste occidentale n’ait voulu l’avouer à force de bouffer de la propagande khomeyniste H24 ; d’où alors l’opportunité des benladenistes camouflés en “nationalistes syriens” (semblables à leurs homologues sévissant à Alger) d’attaquer un régime qui ne tenait que par la terreur et les compromissions des “laïcs” et des chrétiens d’Orient que même un Poutine n’a pu soutenir à fond tant il semble soit être surtout attentif à l’interventionnisme otanien en Ukraine azovienne et en passe d’envoyer des troupes camouflées en “forces de paix” soit vouloir lui aussi affaiblir les khomeynistes et par là parier sur leur chute ce qui ne serait pas si mal géopolitiquement parlant…

En tout cas, il semble bien que l’éternelle tarte à la crème visant à présenter et “défendre” le parti Baas dont est issu Assad (comme Saddam) en parti nationaliste non-islamique alors que les fondateurs eux-mêmes parlaient de ce parti comme l’incarnation du “socialisme arabe” dont le fondateur premier du djihad en fut le premier prophète, s’avère être une illusion de plus en voie d’implosion définitive ; et, en ce sens, entre Nasser Saddam Assad Ben Bella Boumedienne Arafat Ben Laden et les partisans de Al Banna (les FM) il y a certes une différence, mais de degré, non de nature en vue de ressusciter la gloire d’antan confisquée par les Ottomans puis les chrétiens “enjuivés” ; d’où leur accointance avec le nazisme dès le début puis l’adoubement de sa doctrine : assainir les terres conquises occupées de toute présence juive (et donc chrétienne) (judenrein) et imposition de la dhimmitude de plus en plus “partout”…

Certes, cela ne va pas sans fractures, fissures, le “moi”, même islamique, n’est pas exempt des vicissitudes de l’ego humain à vouloir se situer tout en haut de la chaîne alimentaire là où le pouvoir donne son lot d’argent et de sexe narcissique ; d’où les confrontations sanguinaires permanentes comme la guerre dite civile en Berbérie centrale entre les partisans affairistes du “socialisme arabe” en col blanc et les partisans plus idéologues désireux de ne voir autour d’eux que l’exacte copie de leur Imaginaire. La chute de Damas confirme cette césure, elle n’innove en rien. Mais éclaire la cécité aveuglante des pseudo-spécialistes voyant en toute lucidité une analyse fallacieuse tant évidemment elle les ridiculise.

Lucien Samir Oulahbib