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Des alertes à la bombe en masse dans de nombreux lycées à travers la France

Depuis ce lundi 16 octobre, de nombreuses alertes à la bombe ont été lancées dans des lycées français, à commencer par le lycée Gambetta, à Arras (62), où a eu lieu l’assassinat du professeur Dominique Bernard, vendredi 13 octobre.

Rien que pour cette journée de jeudi 19 octobre, plus de 33 lycées ont été évacués : quatre à Toulouse (31), un à Colomiers (31), un à Blagnac (31), deux à Orléans (45), un à Rennes (35) et deux à Strasbourg (67) et Colmar. Deux lycées du Val-de-Marne (94) ont même opté pour des cours en distanciel jusqu’aux vacances de la Toussaint.

Haute-Provence : une alerte à la bombe au lycée Pierre Gilles de Gennes de  Digne les

Une situation anxiogène pour les élèves

Élève dans un des lycées évacué jeudi matin, Pauline (prénom modifié) a confié à BV : « C’était une alarme attentat, nous avons éteint toutes les lumières, fermé les rideaux et verrouillé la salle, jusqu’à ce qu’on nous dise, deux minutes après, qu’il fallait évacuer le lycée. C’était la panique, et beaucoup d’incompréhension à ce moment-là car nous n’avions aucune information et tout le monde se demandait ce qu’il se passait. La plupart des élèves étaient inquiets et ont commencé à prévenir leurs parents de la situation. » Dans ce lycée, après être resté deux heures sur un parking, les élèves ont pu finalement regagner leurs classes. « Le lycée a renforcé la sécurité depuis lundi matin, on doit présenter nos cartes d’accès et nos carnets de correspondance avec des photos d’identité sur chacun. Seuls les documents conformes nous permettent d’accéder au lycée », précise notre interlocutrice. Cet établissement compte environ 2.000 élèves et 160 professeurs.

Des mesures de sécurité ont été mises en place, nous détaille-t-elle : « Ils vérifient les sacs avant de passer le portail, le lycée n’ouvre qu’aux heures de cours et le tourniquet d’accès est fermé jusqu’à une durée indéterminée. J’appréhende un peu d’aller en cours avec la situation actuelle car on ne sait pas comment ça pourrait être géré si quelqu’un arrivait réellement à s’introduire dans l’établissement. » Une cellule d’écoute pour les élèves a été mise en place dans l’après-midi, et le personnel de l’établissement est très présent pour eux.

Et à l'université ?

Étudiante en droit à l’Université catholique de Lyon, Camille (prénom modifié) n’est pas rassurée du tout : « Depuis lundi, l’université a choisi de renforcer sa sécurité, il y a des vigiles de partout. Je prends souvent le métro, il y a l’annonce du plan Vigipirate et c’est assez stressant. Je passe par des grosses stations comme Perrache ou Bellecour, et j’ai déjà entendu crier plusieurs fois "Allahu Akbar". » Déjà, en 2021, Lyon comptait 9.655 victimes d’agressions dans les transports en commun.

« On est vraiment en sécurité nulle part, en tant qu’étudiante, c’est une situation très anxiogène, je réfléchis à deux fois avant de sortir de chez moi, même en pleine journée », confie-t-elle à BV. « J’ai l’impression que le gouvernement ne réalise pas la gravité de la situation. On a déjà eu Samuel Paty, puis un autre professeur à Arras, j’ai l’impression que c’est normal, en France, que personne ne fait rien. Je ne me sens pas du tout en sécurité. »

Évacuations d’aéroports, de lieux publics, d’établissements scolaires… la prochaine étape pour organiser la sécurité ira-t-elle jusqu'à l'instauration d'un nouveau confinement ? Comme l’a dit Emmanuel Macron, il est impossible « d’avoir un système où le risque terroriste est éradiqué totalement ».

Inès Chapard

Date de dernière mise à jour : 21/10/2023

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