
Depuis des années, les auditeurs de Radio France – France Inter, France Culture, France Info – ont le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond. Entre les invités triés sur le volet, les chroniques orientées, les sujets traités avec un angle toujours le même, et les personnalités politiques de droite systématiquement critiquées, le doute s’installe : et si le service public, financé par l’impôt de tous les Français, n’était plus qu’un relais de la pensée unique de gauche ?
L’étude publiée le 24 novembre 2025 par l’Institut Thomas More, intitulée « Pluralisme et neutralité : l’équité de traitement et l’orientation politique des matinales de Radio France », confirme ce que beaucoup pressentaient : les matinales de Radio France sont bel et bien le théâtre d’un déséquilibre flagrant, d’une orientation politique assumée, et d’un mépris affiché pour le pluralisme. Pire, cette étude, menée sur le mois d’octobre 2025, révèle que la gauche institutionnelle et le centre bénéficient d’un traitement de faveur, tandis que la droite et les extrêmes (de droite comme de gauche) sont systématiquement critiqués, voire diabolisés.
I. Une méthodologie implacable : l’IA au service de la vérité
Pour réaliser cette étude, l’Institut Thomas More a utilisé l’Intelligence artificielle afin d’analyser des centaines d’heures de programmes et près de 2 600 prises de parole sur les antennes de France Inter, France Culture et France Info. L’objectif ? Évaluer l’équité de traitement et l’orientation politique des matinales, sans se laisser influencer par les étiquettes politiques des invités, mais en se concentrant sur les propos réellement tenus.
L’IA a permis de mesurer la tonalité des interventions (positive, neutre, négative), la répartition des temps de parole, et le traitement des thématiques sensibles (immigration, justice, conflits internationaux). Résultat : les conclusions sont accablantes. La gauche et le centre sont valorisés, la droite est critiquée, et les extrêmes sont présentés comme des facteurs de désordre politique.
II. La gauche en position de force : un traitement de faveur systématique
1. Une surreprésentation et une valorisation des personnalités de gauche et du centre
L’étude révèle que les personnalités politiques issues du centre et de la gauche institutionnelle bénéficient d’un traitement de faveur. Non seulement elles sont plus souvent invitées, mais elles sont aussi régulièrement valorisées pour leur compétence, leur crédibilité ou leur sens de l’État. À l’inverse, les représentants de la droite et des extrêmes sont plus souvent critiqués, voire ridiculisés.
La gauche et le centre : 60 % des interventions leur sont favorables, avec des éloges sur leur expertise et leur légitimité ;
La droite : 16,6 % des mentions, mais 62 % de ces interventions sont négatives ;
Les extrêmes : systématiquement présentés comme des facteurs de désordre, avec un taux de critique dépassant les 70 %.
2. Des chroniques orientées : l’angle de gauche comme norme
L’analyse des 1 280 chroniques diffusées en octobre 2025 montre une orientation politique marquée à gauche. Les sujets sensibles (immigration, justice, conflits internationaux) sont abordés avec un angle systématiquement de gauche, ce qui influence la perception des auditeurs et fausse le débat démocratique.
Sur France Culture, seulement 4 chroniques sur 13 présentaient une orientation à droite ;
Les écologistes et la gauche modérée bénéficient d’un taux de critique bien inférieur (25 % et 37 % d’avis négatifs) à celui des autres formations (60 % en moyenne).
3. Les personnalités les plus critiquées : la droite et l’extrême droite en ligne de mire
Parmi les personnalités les plus critiquées en octobre 2025, on trouve Sébastien Chenu (Rassemblement national), Rachida Dati, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Bruno Retailleau. Les personnalités de gauche et du centre, elles, sont moins souvent l’objet de critiques et bénéficient d’une couverture bien plus indulgente.
III. La droite et les extrêmes : des boucs émissaires systématiques
1. La droite : 16,6 % des mentions, mais 62 % de critiques
La droite, bien que présente, est systématiquement critiquée. Les interventions des personnalités de droite sont plus souvent négatives (62 %), et leurs propositions sont rarement mises en avant. Pire, elles sont souvent associées à des polémiques ou à des échecs, sans que leurs arguments ne soient réellement débattus.
2. Les extrêmes : diabolisés et présentés comme des facteurs de désordre
Les extrêmes, de droite comme de gauche, sont traités de manière encore plus défavorable. Ils sont présentés comme des facteurs de désordre politique, et leurs interventions sont presque toujours critiquées. L’étude montre que les matinales de Radio France contribuent à une diabolisation des extrêmes, sans jamais leur laisser la possibilité de s’exprimer sereinement.
IV. Un pluralisme en trompe-l’œil : la mission de service public bafouée
1. Le pluralisme, une obligation légale non respectée
L’audiovisuel public a une obligation légale de pluralisme, car il est financé par l’impôt de tous les Français. Pourtant, l’étude de l’Institut Thomas More montre que cette obligation n’est pas respectée. Le déséquilibre dans le traitement des différentes sensibilités politiques et l’orientation marquée à gauche des chroniques et des sujets remettent en cause la neutralité et l’équité de traitement, piliers de la mission de service public.
2. Un impact sur le débat démocratique
Un tel déséquilibre a des conséquences sur le débat démocratique. En favorisant certaines opinions au détriment d’autres, Radio France influence la perception des auditeurs et fausse le débat. L’audiovisuel public, par sa nature et son financement, se doit de refléter la diversité des opinions et de garantir un traitement équitable à toutes les sensibilités politiques.
3. Un contexte politique explosif
La publication de cette étude intervient dans un contexte de débat sur la neutralité de l’audiovisuel public, avec une commission d’enquête parlementaire en cours. Les résultats de l’Institut Thomas More alimentent les critiques récurrentes sur le manque de pluralisme dans les médias publics et pourraient influencer les futures réformes ou régulations du secteur.
Conclusion : Radio France, un service public à réformer d’urgence
L’étude de l’Institut Thomas More sur le pluralisme et la neutralité dans les matinales de Radio France est accablante. Elle révèle un déséquilibre significatif en faveur de la gauche institutionnelle et du centre, tant dans la répartition des temps de parole que dans la tonalité des propos. Les résultats soulignent un manque de pluralisme et une orientation politique marquée, remettant en cause la neutralité attendue d’un service public financé par l’impôt.
Cette analyse doit servir de déclic. Il est temps que les responsables politiques et les instances de régulation prennent leurs responsabilités et imposent à Radio France de respecter ses obligations de pluralisme et de neutralité. Les auditeurs, tous les auditeurs, méritent un service public qui reflète la diversité des opinions et qui ne soit pas le relais d’une pensée unique.
Ce qui frappe, c’est la mansuétude dont bénéficient ces radios de la part de l’Arcom, il est vrai dominée par le PS et les macroniens.
Jean Lamolie