
Je sais qu’il y a d’insupportables fans de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et des admirateurs de Bruno Retailleau.
Les Français qui se disent de droite pour peu que l’on y ajoute républicaine sont encore légion. C’est incompréhensible pour toute personne ayant un peu de mémoire, si ce n’est depuis 1995. Pour les plus chanceux, depuis 1974 et le ralliement de Chirac à Giscard au détriment d’une droite vraiment gaulliste comme les Mesmer et autres Chaban.

Je me souviens de débats houleux avec une chiraquienne, adjointe au maire, lorsque que j’étais au RPR, puis à l’UMP et élu municipal dans ma ville. Je disais que Chirac avait prouvé qu’il était un radical-socialiste et non un gaulliste. Qu’il avait tombé le masque et qu’il n’avait rien à voir avec celui de l’appel de Cochin sur le parti de l’étranger.
Chirac est cet exemple parfait de politicien ayant viré d’opinions politiques.
Pour ma part, je pense que les seules opinions sincères qu’il avait, c’étaient les siennes en fonction des contextes, de sa carrière, de sa vie de patachon, et les avantages bien concrets que lui offraient ses différents mandats.
De la trahison de Chaban en 1974 à celle de Giscard en 1976, et sa complicité avec Mitterrand à partir de 1986, pour devenir ensuite, en 1995, Président pendant 12 ans, c’est facile à démontrer.
Nicolas Sarkozy, c’est plus rapide.
Trahison de Chirac pour Balladur en 1995. Trahison de ses militants UMP de droite pour une gauche « républicaine » à partir de 2007. Trahison résumée par « nous avons cru au Karcher, nous avons eu Kouchner ». Trahison du peuple de France en 2008 avec son traité de Lisbonne et son faux référendum d’origine populaire, etc.
Jacques Chirac, comme Nicolas Sarkozy, nous ont bien fait prendre des vessies pour des lanternes. J’entends déjà les tartufes lepénistes de la première heure, les fidèles du Menhir comme ils disent, ceux qui, dès la naissance, étaient sûrs d’avance que Jean-Marie Le Pen était l’homme de la situation ! Comme si Monsieur Le Pen n’avait pas évolué et changé en fonction des contextes. Je me souviens de ses éloges sur Sarkozy avant son élection en 2007 et de son dépit face à sa trahison des Français.
J’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec Jean-Marie Le Pen quelques années plus tard. La chance en effet, car il avait une vraie étoffe de patriote, une grande mémoire et le sens du devoir qui, finalement, justifiait la crainte d’un Chirac ou d’un Sarkozy qui, eux aussi, l’avaient croisé. Ils n’étaient pas de taille, n’avaient pas sa culture ni sa volonté de rester français d’abord.
Nous avons désormais des Wauquiez, des Retailleau, des Bellamy qui n’ont toujours pas compris, comme Éric Ciotti, que le pouvoir en France, l’action réalisable pour la France, passait par une union des droites.
Comme d’habitude chez Les Républicains, ils s’assoient le cul entre deux tabourets plutôt que de prendre une chaise. Le secrétaire général des Républicains, Othman Nasrou, a affirmé que « si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l’opposition ». Ce qui serait une bonne chose ! Mais, il assure qu’« il n’y aura pas d’assentiment » de LR, tout en évitant de promettre une censure automatique d’un Premier ministre socialiste. Fermez le ban ! C’est du « Les Républicains » pur jus.
Pour eux, pas d’alliance avec l’UDR, ni avec le RN. Pas de censure automatique du PS et de la gauche. Coup de pied à gauche, la balle au centre. Comme d’habitude.
Sincèrement, vous, les militants du LR, vous n’en avez pas marre de ces représentants départementaux, régionaux, nationaux qui vous maltraitent et vous prennent pour des imbéciles ?
Que dire du président LR du Sénat, Gérard Larcher ? Entre deux vins coûteux et volailles, il a appelé les parlementaires LR à voter la confiance au Premier ministre ! La complicité est forte entre deux bons mangeurs aux frais des contribuables !
« Le sujet, ce n’est pas François Bayrou, c’est la France », tout en s’essuyant la bouche. Il faut exclure « les extrêmes et le PS ».
Bruno Retailleau a martelé que « l’objectif, c’est de faire revenir nos électeurs ». De quels électeurs parle-t-il ? Quels sont les Français patriotes qui pourront en toute conscience éclairée valider un tel attelage ?
Ils mangent à tous les râteliers du pouvoir. Ils sont dans tous les ministères, ont leur rond de serviette dans toutes les administrations, et savent que s’ils ne font pas trop de nuisances, un jour prochain, ce sera à leur tour, pour ne rien changer bien sûr car c’est ça le marché. Changer les façades pour ne pas changer les étalages.
Il serait sans doute temps de les dégager.
Gérard Brazon