JUSTICE - Dix-huit ans de réclusion et l’expulsion de son violeur : victoire pour Claire

Il a essayé de me tuer” : Claire Geronimi revient sur son viol par un OQTF

Le verdict est tombé ce vendredi matin pour Jordy Goukara, reconnu coupable des viols de Claire Géronimi et de Mathilde, le 11 novembre 2023. Condamné à 18 ans de réclusion criminelle - il en encourait 20 - la cour a assorti la peine d’une interdiction de port d’arme pendant quinze ans et, surtout, d’une interdiction définitive du territoire français. Un soulagement pour les victimes, pour Claire qui, sobrement, ne cache pas sa satisfaction : « ça a été un soulagement, ça fait du bien de voir qu’il a la peine qu’il mérite ». Son combat de deux ans pour dénoncer les failles administratives et réclamer l’application effective des OQTF vient de trouver un écho judiciaire.

Ironie lors de cette dernière audience : c’est l’avocat du prévenu lui-même qui a affirmé qu’il serait dans l’intérêt de la société, et même dans celui de son client, qu’il retourne en Centrafrique, d’où il était arrivé en 2009, après exécution de sa peine. La veille, Jordy Goukara avait admis avoir « conscience que la France [lui] avait apporté plus que ce [qu’il] ne lui avait apporté ».

« Où est la gauche ? Où sont les féministes ? »

Dès ses premières prises de parole dans les médias, Claire Géronimi avait dénoncé les trois OQTF qui visaient son agresseur. Elle s’interrogeait sur la façon dont l’État avait pu laisser cet homme croiser sa route. Son combat s’est prolongé pendant deux ans, relayant inlassablement le même message : sans une politique migratoire ferme, d’autres vies seraient brisées comme la sienne.

Mais cette exigence de vérité l’a laissée seule face à une grande partie du spectre politique et médiatique. La gauche s’est tue. Ni Libération, ni Le Monde, ni L’Humanité, ni Médiapart n’ont consacré un seul article à l’affaire durant ces trois jours de procès. Quant aux associations féministes, elles ont pris soin de ne pas s’y associer. Elles ont même dénoncé. Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, justifiait ce 25 septembre son absence au tribunal en accusant l’extrême-droite de « récupérer » le drame pour nourrir son agenda « raciste » et « xénophobe ». On comprend surtout que soutenir Claire signifiait regarder en face les conséquences désastreuses de leur idéologie immigrationniste.

Rien à voir avec l’énergie qu’elles avaient déployée lors des affaires Depardieu ou Dominique Pélicot. À leurs yeux, Claire n’aurait pas eu le « bon » discours, pas la « bonne réaction ». Elle n’a pas désigné la « masculinité toxique » ou le « patriarcat » comme causes de son malheur ; elle a pointé l’État, ses défaillances et surtout, l’immigration. Alors, plutôt que de la soutenir, elles ont choisi de détourner le regard.

Une solidarité bien réelle

Si la gauche et ses féministes se sont tenues à l’écart, Claire et Mathilde n’ont pas été abandonnées. Devant le tribunal, l’Institut pour la Justice a fait acte de présence avec cette banderole « Justice pour Claire ». Les militantes du collectif Némésis étaient présentes chaque jour d’audience, heureuses de constater que Claire avait réussi à « enfoncer la porte » de ces sujets dont on ne veut pas qu'on parle. Et surtout, de simples anonymes se sont déplacés, parfois de loin, pour témoigner de leur solidarité. « On les comprend, on ne veut pas que ça arrive à nos filles », lançaient certains en sortant du tribunal alors que d’autres s’indignaient : «

Ou est la gauche ? Où sont les féministes ? » Claire elle-même a souligné cette chaleur qui l’a entourée pendant les trois jours de procès.

La condamnation à l’interdiction définitive du territoire a donc pris valeur de symbole. Claire, qui l’attendait avec impatience, s’en est déclarée satisfaite. Elle va désormais pouvoir se consacrer à ce qu’elle a toujours exprimé comme une priorité : reconstruire sa vie.

Aliénor de Pompignan

Date de dernière mise à jour : 26/09/2025

1 vote. Moyenne 4 sur 5.