![Donald Trump : Le magazine Time le désigne comme personnalité de l'année pour la deuxième fois - BBC News Afrique](https://ichef.bbci.co.uk/ace/ws/640/cpsprodpb/d189/live/cec1aa00-b88e-11ef-b9e2-61ad42d5e760.jpg.webp)
Dimanche 8 décembre, au lendemain d’une rencontre avec le chef d’Etat ukrainien et Emmanuel Macron à l’Elysée, le président américain élu a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine. « Zelensky et l’Ukraine aimeraient conclure un accord et mettre fin à la folie », a-t-il affirmé sur son réseau Truth Social.
« Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations devraient commencer. Trop de vies ont été perdues en vain, trop de familles ont été détruites, et si ça continue, cela pourrait se transformer en quelque chose de plus important, et bien pire », a écrit le Républicain.
L’Ukraine a perdu « de façon ridicule » 400 000 militaires (morts ou blessés) et « bien plus de civils », tandis que « 600 000 soldats russes sont blessés ou morts, dans une guerre qui n’aurait jamais dû commencer et qui pourrait durer éternellement ».
« Je connais bien Vladimir. Il est temps d’agir, a ajouté Donald Trump. La Chine peut aider. Le monde attend ! »
Donald Trump a déclaré à de nombreuses reprises qu’il mettrait fin au conflit « en vingt-quatre heures ». Au-delà de l’image, il faut comprendre par là que sitôt le président investi, le régime de Kiev ne recevrait plus un kopek du gouvernement américain. Le Républicain s’est toujours montré très critique au sujet des milliards de dollars débloqués par l’administration de Joe Biden pour épauler Kiev.
Lors d’un meeting électoral en septembre dernier, le candidat républicain avait été on ne peut plus direct à propos de Zelensky : « L’Ukraine n’existe plus, avait-il déclaré. Il y avait de la civilisation mais aujourd’hui il n’y a plus de patrimoine. Presque tout a été détruit. Des millions et des millions de personnes sont mortes. Ukrainiens, vous ne pourrez jamais reconstruire vos villes et villages tels qu’ils étaient autrefois. Il n’y aura jamais assez d’argent pour reconstruire l’Ukraine, même si le monde entier s’unit. Chaque fois que Zelensky visitait notre pays, il repartait avec 60 milliards de dollars. Il doit être le meilleur vendeur du monde. Et qu’a-t-il accompli ? Le pays a été complètement rayé de la carte. Nous continuons à donner de l’argent à un homme qui refuse de conclure un accord. »
De son côté, Zelensky semble s’être résigné à la paix, alors qu’en septembre dernier, il avait présenté son plan « pour la victoire » à la tribune de l’ONU. Ce qui implique entre autres d’importantes concessions territoriales – Crimée, Donbass – de la part de Kiev. « Il est certain que la guerre se terminera plus tôt avec les politiques de l’équipe qui va maintenant diriger la Maison Blanche. C’est leur approche, leur promesse à leur société », a déclaré Volodymyr Zelensky en novembre lors d’un entretien avec le média ukrainien Suspilne. Le président ukrainien a affirmé vouloir la fin de la guerre en 2025 par « des moyens diplomatiques ». Il a par ailleurs évoqué une situation « vraiment compliquée » dans le Donbass, où l’armée russe progresse face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien armées.
Un Zelensky qui croit néanmoins subtil de souffler le chaud et le froid. Il vient ainsi de relancer l’idée d’un déploiement de troupes européennes au sol, « une sécurité tant que l’Ukraine n’est pas dans l’OTAN« . Une idée criminelle avancée en février par Emmanuel Macron. « Mais nous devons avoir une appréciation claire du moment où l’Ukraine sera dans l’Union européenne et de celui où l’Ukraine sera dans l’OTAN », a précisé le président ukrainien.
Côté russe, hors de question d’entamer des négociations de paix sans un certain nombre de préalables :
Restitution de tous les avoirs russes gelés et levée de 100% des sanctions économiques
Démantèlement de toutes les bases de l’OTAN à 1000 km des frontières russes. Reprise des traités internationaux sur la limitation des budgets militaires et des arsenaux nucléaires
Procès international et constitution d’une autorité internationale compétente pour juger la « biocriminalité », sur présentation des documents russes saisis dans les « biolabs » lors de la progression des armées russes
La restitution des terres agricoles à la paysannerie ukrainienne (plan de Jirinovsky avant sa mort il y a quelques années) et alignement de l’agriculture ukrainienne sur les normes russes (interdiction des OGM, refus des pesticides occidentaux et des antibiotiques systématiques, refus de la mécanisation agricole excessive…) ainsi qu’un plan de stabilisation des prix agricoles céréaliers au niveau mondial
Il s’agit de conditions maximalistes, édictées par une partie convaincue de sa supériorité militaire et sûre de son bon droit.
Interrogé samedi 7 décembre par la journaliste Kristen Welker à la Trump Tower juste avant de s’envoler pour Paris où il a assisté aux cérémonies de réouverture de Notre-Dame, le président élu a mis en garde ses alliés de l’OTAN. Questionné sur sa volonté de maintenir les États-Unis dans l’alliance atlantique, Trump pose ses conditions : « ils [les Européens] doivent payer la note ! S’ils payent plus, nous resterons, bien sûr…« . Comme il l’avait fait lors de son premier mandat, Donald Trump laisse planer la menace d’une sortie de l’OTAN, alliance dont Washington est évidemment le pilier, au regard de ses moyens militaires.
En attendant, l’administration Biden accélère le versement de l’aide à l’Ukraine votée par le Congrès. Une nouvelle enveloppe de près d’un milliard d’euros a été confirmée ce dimanche.
Henri Dubost