
Cédric Jubillar en est certain, sa femme Delphine Jubillar aurait quitté la France pour faire "le djihad" en Syrie.
À l'approche du procès de Cédric Jubillar, pour "meurtre sur conjoint", une théorie aussi inquiétante qu'inimaginable refait surface. En effet, l’affaire, qui a bouleversé l’opinion publique en décembre 2020, est sur le point d'être jugée le 22 septembre prochain à la cour d'assises d'Albi dans le Tarn. Mais, avant cela, une théorie vient de refaire surface.
Portée disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans, a fait l’objet de recherches intensives pendant des mois. Très vite, les enquêteurs ont été confrontés à des récits contradictoires, notamment de la part de son mari Cédric et de sa mère Nadine. Tous deux ont alimenté ce que l’on appellera bientôt “la piste du djihad”, rapportent nos confrères de La Dépêche dans leur dossier sur l’affaire Jubillar.
Delphine Jubillar : cette piste du "djihad" avancée par Cédric Jubillar et sa mère Nadine
Interrogé peu après la disparition, Cédric Jubillar affirme aux gendarmes que son épouse a pu “disparaître pour rejoindre le djihad”. Une hypothèse qu’il étaye en évoquant plusieurs changements de comportement chez Delphine : elle aurait cessé de manger du porc et aurait été surprise à plusieurs reprises en train de prier. Pour Cédric, ces éléments constitueraient des "indices troublants" d’un embrigadement religieux.
Sa mère Nadine va plus loin en déclarant que Delphine “n’était plus une bonne mère, ne faisait plus rien à la maison”, et qu’elle aurait pu partir soit “dans une secte, soit faire le djihad”. Un proche de l’infirmière de 33 ans, reprend même cette idée, pensant qu’elle aurait pu être approchée par des Témoins de Jéhovah, après que le fils du couple, Louis, a raconté avoir vu sa mère prier. À l’époque, Nadine justifie ses soupçons : “À cette époque, on entendait beaucoup d’histoires de jeunes partis en Syrie”.
Delphine Jubillar partie "faire le djihad" en Syrie ? Cette hypothèse écartée par les enquêteurs
Mais les vérifications menées par les enquêteurs viendront rapidement contredire cette version. Les papiers d’identité de Delphine sont retrouvés à son domicile de Cagnac-les-Mines, rendant improbable un départ clandestin. Aucun signalement ni alerte n’est remonté auprès des services de prévention de la radicalisation.
En réalité, cette fausse piste semble avoir surtout servi à détourner les soupçons pesant sur Cédric Jubillar. En présentant Delphine non comme une victime, mais comme une femme instable capable de tout quitter, le mari tentait de brouiller les pistes. Une stratégie qui se retournera contre lui : devenu suspect numéro un, il sera placé en garde à vue en juin 2021.
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Marion Mancho