
Après Fitch et avant Moody’s, S&P (ex Standard & Poors) juge négativement les perspectives financières de la France.
Un mauvais signal pour le coût de la dette française. L’agence de notation S&P Global Ratings a annoncé vendredi 17 octobre au soir abaisser d’un cran la note de la France à A+, estimant que « malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026, l’incertitude sur les finances publiques françaises demeure élevée ».
Réagissant à cette deuxième dégradation par S&P (anciennement Standard & Poors) en un an et demi, le ministre de l’Économie Roland Lescure a « pris acte » de cette décision. « Le gouvernement confirme sa détermination à tenir l’objectif de déficit de 5,4 % du PIB pour 2025 », a ajouté son ministère dans une déclaration transmise à l’AFP.
Selon S&P, si cet « objectif de déficit public de 5,4 % du PIB en 2025 sera atteint », « en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction du déficit budgétaire, l’assainissement budgétaire sur (son) horizon de prévision sera plus lent que prévu ».
Plus tôt que prévu
L’agence prévoit que « la dette publique brute atteindra 121 % du PIB en 2028, contre 112 % du PIB à la fin de l’année dernière », a-t-elle poursuivi dans un communiqué. « En conséquence, nous avons abaissé nos notes souveraines non sollicitées de la France de AA-/A-1+ à A+/A-1 », écrit-elle. Les perspectives sont stables.
En tombant en A+ chez S&P, la France se retrouve au niveau de l’Espagne, du Japon, du Portugal et de la Chine. Comme le souligne le quotidien Les Échos, « la gifle est arrivée plus vite que prévu », alors que « le calendrier de l’agence prévoyait une révision de la note française fin novembre ».
« Plus encore que la dégradation des comptes publics », l’agence de notation a sanctionné « le chaos politique français », commente Le Monde.
Cette dégradation de la note de la France intervient un mois après que l’agence Fitch a également abaissé sa note à A+, et alors que la décision de l’agence Moody’s est attendue le 24 octobre.
Réduction du déficit
« Pour 2026, le gouvernement a déposé ce mardi 14 octobre un projet de budget qui vise à accélérer la réduction du déficit public à 4,7 % du PIB tout en préservant la croissance », a répondu le ministère de l’Économie. « Il s’agit d’une étape clef qui nous permettra de respecter l’engagement de la France à ramener le déficit public sous 3 % du PIB en 2029 », a ajouté Bercy.
« Il est désormais de la responsabilité collective du gouvernement et du Parlement de parvenir à l’adoption d’un budget qui s’inscrit dans ce cadre, avant la fin de l’année 2025 », selon la même source.
Les intérêts payés par la France pour rembourser sa dette sont estimés à environ 55 milliards d’euros en 2025, alors que depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, la dette française se négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande.
Clément Guiliano