
Le Collectif pour l’Inclusion et contre l’Islamophobie en Belgique (CIIB) est suspecté par l’État belge de lien avec les Frères musulmans.
Le 9 juillet 2025, la presse belge francophone a publié des extraits d’un rapport de la Sûreté de l’État qui qualifiait le CIIB de « groupe de pression de tendance Frères musulmans » dont l’activité présente des risques « de subversion des valeurs », « d’ingérence » vis-à-vis des institutions publiques et « d’influence » sur le processus démocratique. Le rapport lie le CIIB aux Frères musulmans dès l’origine, en relevant que parmi ses sept fondateurs se trouvent « un membre des Frères musulmans ainsi qu’un activiste de l’idéologie des Frères musulmans ». L’identité du Frère musulman en question n’est pas précisée. Le rapport conclut que le CIIB « est lié aux Frères musulmans du fait d’antécédents historiques, du soutien ponctuel dont il bénéficie et du narratif qu’il propage »
Origine, gouvernance et financements du CIIB
Ses fondateurs l’ont immédiatement présentée « comme le pendant belge du Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) ». Pour rappel, le CCIF a été dissous par le ministère de l’Intérieur français en 2020. En outre, la Sûreté de l’État qualifie le CIIB de « volet belge du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) ». Après la dissolution du CCIF, le CCIB prend la précaution de changer son nom en CIIB. L’association est abondamment subventionnée : pour la période 2018-2024, le CIIB a perçu, selon nos recherches, au minimum près de 275 000 euros de fonds publics. Une part importante de son financement vient par ailleurs du privé. À titre d’exemple, le CIIB a reçu près de 575 000 dollars de l’Open Society Foundation de Georges Soros entre 2017 et 2023.
Une idéologie similaire à celle des Frères musulmans, axées sur la lutte contre « l’islamophobie »
Ce concept fonctionne comme un instrument politique visant à disqualifier toute critique de l’islam et plus particulièrement toute remise en question des mouvements islamistes et de leurs objectifs sociopolitiques. La société belge cessera d’être islamophobe que le jour où elle permettra l’expression et la pratique intégrale de leur conception de l’islam dans l’espace public. Il s’agit pour la société belge de s’adapter intégralement à leur vision de l’islam et non l’inverse.
Proximité des personnes impliquées dans le CIIB avec la mouvance frériste
Mustapha Chairi par exemple, le fondateur et président jusqu’en 2024, s’est affiché à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux réalisant le geste de « Rabia » qui est un signe de ralliement aux Frères musulmans en Égypte. Le second fondateur, Hajib El Hajjaji, a cotisé pendant plusieurs années à la Ligue des Musulmans de Belgique que la Sûreté de l’État considère comme « la branche belge de la confrérie internationale des Frères musulmans ».
Des indices probants du rattachement du CIIB au tissu associatif frériste
En effet, des structures fréristes européennes, comme l’ENAR et le FEMYSO, mentionnent explicitement le CIIB comme partenaire sur leur site internet. En outre, le milieu associatif frériste coopère activement (actions, événements, communiqués communs) et propage un discours semblable. À titre d’exemple, en 2017, de nombreuses associations (ENAR, CCIF, CCIB, FEMYSO, MRAX) ont réagi ensemble pour condamner un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui autorise les employeurs à interdire les signes religieux visibles dans le cadre d’une politique générale de neutralité.
Le CIIB a largement pénétré le monde politique et institutionnel, notamment le parti Écolo
En effet, parmi les sept fondateurs du CIIB, cinq sont des membres actifs de ce parti, investis de responsabilités non négligeables. À titre d’exemple, Hajib El Hajjaji et Farida Tahar sont respectivement parlementaires Écolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et au Parlement bruxellois. Habijb El Hajjaji a été longtemps administrateur d’Unia tandis qu’il est toujours administrateur de Myria.