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POLITIQUE - Puisqu’ils parlent de Pétain, parlons de Mitterrand…

Le maire RN de Perpignan a distribué des photos de Mitterrand avec Pétain –  PaSiDupes

Article passionnant dans la République du Centre du 18 novembre 2025, relatif à l’entretien de Malik Kebour, pour le journal, avec « l’historien » et directeur de recherche au CNRS, Laurent Jolly, suite à la récente célébration de la mémoire de Pétain. Pour illustrer les propos, l’ouvrage paru cet automne sous la direction de l’historien, spécialiste de l’antisémitisme durant la période de Vichy ; Vichy, histoire d’une dictature, 1940-1944.

Pourquoi historien entre guillemets ? Parce que, M. Laurent Jolly est né, selon des informations publiques disponibles sur internet, en 1976, âgé aujourd’hui de 49 ans, né donc 32 ans après l’épisode en question (1940-1944) il n’est pas un témoin direct. À ce titre, nul ne sait, à commencer par lui-même, ce qu’il aurait fait ou pas fait à la même période. Donc, son tamponnage ad-hitlérum – colonne de gauche les bons, colonne de droite les mauvais – me paraît à ce titre, exprimerait-il certaines vérités non négociables, ne pas répondre à cette question ; qu’aurait-il fait à l’époque ? Je me permets de la poser car je ne cesse de la poser pour mon compte, moi qui suis né également après les faits (1954). Je veux bien supposer que l’historien Jolly eut été le Super-Résistant de Papy Fait De La Résistance (excellent film) capable d’endurer le supplice de la baignoire sans balancer, ou le Gérard Jugnot de service.

Je me souviens comme si c’était hier de cette émission de télévision, dans les années 80, au cours de laquelle, l’alors conseillère de Mitterrand, Laure Adler, dans le cadre de son Cercle de Minuit ce jour-là consacré aux écrivains durant l’Occupation, le tout en présence entre autres du directeur d’alors de l’Événement du Jeudi, Jean-François Kahn, de même que celle d’un histrion du même acabit – équivalent d’écrivaillon –, la trentaine à l’époque, et dont le nom m’échappe, parce que les deux ne mouftant pas, démontrant au passage soit leur inculture sidérale, soit leur malhonnêteté intellectuelle, à l’énoncé de l’énormité proférée par Adler, laquelle cita en exemple (le collabo) Georges Bernanos ! (dont il se trouvait que j’étais en pleine lecture des textes non romancés, sur les conseils d’un ami). Des pamphlets Gaullistes parfois avant l’heure.

Tellement avant l’heure qu’il prit les jambes son cou bien avant  l’occupation (1938) et passa toute la guerre à faire l’apologie du Général et à vomir Pétain du fin fond du Brésil, pour n’en revenir qu’après la Libération, refusant au passage un poste de ministre que lui proposa de Gaulle, histoire – dit-il alors – de préserver sa liberté de pensée ! Il fallait être costaud à l’époque où certains FFI bidons – parfois même ex-collabos – ne se faisaient pas prier pour parader, tondeuse en bandoulière ! Soit la pauvre Adler avait dû se contenter d’une biographie sommaire de l’écrivain mentionnant son passage de jeunesse chez les Camelots du Roi, de même que son royalisme d’actualité, ce qui aurait pu lui suffire pour établir son diagnostic crapuleux à propos  d’un écrivain qui ne cessa de vomir Pétain durant son exil. Prouvant en passant que la pauvre n’avait jamais du se donner la peine de consulter le moindre ouvrage de l’écrivain. Soit son mensonge était intentionnel, histoire de dégoûter à tout jamais toute personne ayant l’intention de s’y pencher ?

Qu’attendre d’autre en effet de la conseillère d’une girouette élue en 1981 avec l’aide des communistes, recevant courant 1943 la francisque des mains du Maréchal ? À noter toutefois que cette information n’était pas publique à cette époque ; était-elle ou non au courant du fâcheux détail qui valut à Mitterrand dans les années 90 le reniement de son amitié avec l’ancien déporté Elie Wiesel – on ne l’a pas rêvé – lequel devait co-rédiger avec lui un ouvrage ? Lorsque Wiesel découvrit le passé Vichyste de Mitterrand et ses amitiés après-guerre avérées avec René Bousquet, à la lecture de l’ouvrage de Pierre Péan, Une Jeunesse Française. (À voir le dossier spécial Paris-Match mai-juin 2021 consacré à Mitterrand, p.47 ; photo de famille à table, avril 1974 à Latche, avec entre autres l’ancien secrétaire général de la police de Vichy René Bousquet, à droite de Danièle Mitterrand.) Où étaient les antifas ? Elie Wiesel ne reçut en réponse, selon ses propres dires, que des louvoiements voire des mensonges, et de ce fait reniera leur collaboration ainsi que leur amitié. Le Canard Enchaîné du 7 août 1996 consacrera un article à l’affaire, Elie, Elie, pourquoi t’a-t-il abandonné ? qui se conclura par ces mots d’Elie Wiesel : « J’ai mal pour cet homme ».

Élu en 1981 avec l’aide des communistes disiez-vous ? Souvenez vous du secrétaire général Marchais, à peine un an avant l’élection (1980) devant le comité central du Parti : « Il faut stopper l’émigration officielle et clandestine. Il est inadmissible de laisser entrer de nouveaux travailleurs immigrés en France, alors que notre pays compte près de 2 millions de chômeurs, français et immigrés ». 3 ou 4 ans plus tard, ce sera la naissance de SOS Racisme, dans la foulée du Programme Commun. Quel nazillon, ce secrétaire général du Parti Communiste de 1980, d’accord en tous points avec le néo-nazi Zemmour un demi siècle plus tard ! Mais que faisaient les antifas ?

Je me souviens encore avec quelle violence je tombai de ma chaise ce soir-là autour de minuit. Cet épisode me parut résumer toute l’équivoque même de la période qu’elle prétend disséquer, expliquer et dénoncer. Ce que pourrait illustrer par exemple le destin de la glorieuse flotte française réputée invincible en 1938, qui se sabordera piteusement à Toulon fin 1942, aussi mordicus qu’aujourd’hui l’on ne cesse de claironner idiotement ces Champs-Élysées, la plus belle avenue du monde, le Rafale, le meilleur avion du monde, ou encore Le Louvre, le plus grand musée du monde (musée dont la nation entière a pu mesurer dernièrement l’efficacité des systèmes de sécurité). Non pas que ce soit forcément inexact en termes de -fausse – grandeur ; il s’agit plutôt de souligner l’insistance parfois pathologique (la plus belle, le meilleur, le plus grand) avec laquelle ces points – vrais ou faux, ce n’est pas le débat ici – sont sans cesse rappelés, et susceptibles de nourrir un faux sentiment de supériorité, celui-là même – je me pose la question – dont on a pu mesurer l’exacte efficacité en 1939. Beaucoup soldats français furent en effet cons-vaincus de sécher bientôt leur linge sur la Ligne Sigfried, selon une chanson – au sens propre et figuré – bien connue, moyennant quoi ce sera effectivement le cas de celui de leurs familles dans les fossés de l’exode, direction Sud toute (et les Russes n’ont qu’à bien se tenir, à en croire un général d’opérette, des étoiles plein les yeux).

M. Jolly se serait-il terré dans des sous-bois par -10° dans le rude hiver d’un maquis du Vercors durant quatre longues années, risquant à tout moment de tomber entre les pattes sanguinaires de la Gestapo ? Ne pas perdre de vue non plus, comme le disait le regretté Bernanos, que la France, c’est 40 millions de Pétainistes en 1940 et 40 millions de Gaullistes en 1945. Que M. Jolly me permette donc d’exprimer ces quelques questionnements. En attendant, je ne vois pas quel espèce acte de résistance l’autoriserait à dispenser ainsi les bons et les mauvais points. Car ni lui ni moi n’avons expérimenté le plaisir de nous geler les couilles en hiver, exilés dans quelque sous-bois du Vercors, sous la menace constante d’un supplice de la baignoire, ou de l’exécution d’otages innocents choisis au hasard par les nazis en rétorsion d’actions dites terroristes.

Nul ne sait non plus qui d’entre nous, les doigts de pied en éventail, sous le regard attendri de papa Maréchal, dit parfois le bouclier (sa flotte gisant pour ce faire au fond de la rade de Toulon par exemple, plutôt que de la céder aux alliés), aurait tranquillement attendu des jours meilleurs, tondeuse en bandoulière, cependant que le glaive, ce con, faisait son job à Londres.  

Rien qu’à l’énoncé du titre de l’article, d’essence résolument extrême-centre, l’on voit bien où ce Clairon Vespéral de sous-préfecture veut en venir, jugez plutôt ; « Vichy, c’est l’union des droites ». L’Union de droites, ce serait donc Mitterrand en 1943 ? Mais non, abruti, je t’explique : le dessin que ce journal te fait, c’est concentre-toi sur le doigt ! Ne regarde à aucun prix la lune que tente de montrer le sage ! On perdrait le job ! – comprendre les prochaines élections.

Silvio Molenaar

Date de dernière mise à jour : 24/11/2025

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