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ICÔNE INTERNATIONALE - Mort de Brigitte Bardot, l’actrice et chanteuse française avait 91 ans

Brigitte Bardot est morte à l'âge de 91 ans

Icône du cinéma français des années 1950-60, Brigitte Bardot laisse derrière elle une carrière prolifique dans la musique, un engagement sans faille en faveur des animaux, mais aussi des prises de position ultra-conservatrices et parfois ... racistes.

Brigitte Bardot s’en est allée. L’actrice française et icône du cinéma des années 1950-60 est décédée à l’âge de 91 ans, comme l’a annoncé sa fondation, ce dimanche 28 décembre, précisant qu’elle s’est éteinte dans sa résidence de la Madrague, à Saint-Tropez. Malgré une image altérée par ses prises de position racistes et ultra-conservatrices de ces dernières décennies, elle était considérée comme l’une des stars françaises les plus connues à l’étranger.

« Existence française, éclat universel. Elle nous touchait. Nous pleurons une légende du siècle », a ainsi résumé Emmanuel Macron quelques minutes après l’annonce de sa mort. Celle qu’on surnommait BB a marqué l’histoire du septième art, en tournant pour les plus grands de son époque, comme Jean-Luc Godard (Le mépris), Henri Verneuil (L’affaire d’une nuit) ou Henri-Georges Clouzot (La Vérité).

Née le 28 septembre 1934 d’un père industriel et d’une mère au foyer, Brigitte Bardot a grandi dans un environnement parisien bourgeois, une enfance marquée par une éducation disciplinée et catholique. Passionnée de mode, elle embrasse dès l’âge de 15 ans une carrière devant l’objectif en devenant l’égérie mode enfant du magazine ELLE, ses parents étant très proches de la directrice du journal.

L’une de ses photos tombe entre les mains de Marc Allégret. Contre l’avis de ses parents, la jeune adolescente passe une audition pour le réalisateur. Là, elle fait la rencontre de Roger Vadim, alors assistant du cinéaste. Brigitte Bardot et lui tombent amoureux. Le film ne se fera pas, mais eux se passeront la bague au doigt en 1952.

La consécration de BB

La même année, elle perce à l’écran dans Le trou normand de Jean Boyer et enchaîne rapidement les rôles. Manina, la fille sans voiles, Si Versailles m’était conté, Haine, Amour et Trahison… À raison de deux, trois, voire quatre films par an, Brigitte Bardot multiplie les apparitions, jusqu’à la consécration en 1956 avec Et Dieu… créa la femme de son mari, Roger Vadim.

Présenté au Festival de Cannes, le film déchaîne les passions. C’est la première fois qu’on voit sur la toile une femme exprimer son désir avec autant d’assurance et de liberté. Il érige Brigitte Bardot au rang de star internationale et lui confère une image, celle de « sex-symbol », un terme somme toute galvaudé à l’heure actuelle.

Les années qui suivent sa séparation de Roger Vadim, en 1957, sont tout aussi prolifiques pour sa carrière d’actrice, mais plus compliquées dans l’intimité, marquées notamment par une tentative de suicide, en 1960. Dans la sphère publique, c’est également difficile. Comme sur le tournage du film La vérité, Brigitte Bardot est souvent la cible d’insultes à caractère sexiste.

Une vie privée médiatisée

Sa vie privée est fortement médiatisée. Mariée à quatre reprises (dont un mariage à Las Vegas avec Gunter Sachs, en 1966), Brigitte Bardot a eu un seul enfant, Nicolas-Jacques Charrier avec l’acteur Jacques Charrier. Elle déclarera plus tard à ce sujet avoir vécu une grossesse synonyme de « neuf mois de cauchemar ». « C’était un peu comme une tumeur qui s’était nourrie de moi, que j’avais portée dans ma chair tuméfiée, n’attendant que le moment béni où l’on m’en débarrasserait enfin », a-t-elle confié dans les colonnes de Point de vue, en 2020.

À la fin des années 1960, c’est sa liaison avec Serge Gainsbourg qui anime la presse. Elle ne durera que quelques mois, mais restera dans l’histoire : autour de leur idylle sont nées certaines chansons emblématiques, comme Bonnie and Clyde, Comic Strip, Harley Davidson et Initials BB.

De Brigitte Bardot, on retiendra aussi La Madrague et sa reprise de Tu veux ou tu veux pas. Outre 45 films à son actif, la chanteuse comptait plus de 70 chansons dans sa discographie.

Engagée dans la défense des animaux depuis le début des années 1960, elle s’investit davantage dans ce domaine après l’arrêt de sa carrière cinématographique à partir des années 1970 pour dénoncer la chasse aux phoques et fonde, en 1986, la Fondation Brigitte-Bardot, quelques années après avoir guéri d’un cancer du sein.

Condamnations et polémiques

Si dans les dernières décennies de sa vie, elle a été récompensée par plusieurs associations, dont PETA, pour son combat en faveur de la cause animale, Brigitte Bardot a aussi fait parler d’elle pour ses positions politiques ultra-conservatrices et racistes.

Quelques années après avoir épousé Bernard d’Ormale, un ami de l’épouse de Jean-Marie Le Pen, elle soutient, en 1997, la candidate FN aux municipales. En 2012, elle estime que Marine Le Pen est « la seule à dénoncer avec force et courage la situation ». D’abord du côté d’Éric Zemmour en 2022, elle se range finalement du côté du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

La justice française, elle, l’a condamnée à plusieurs reprises pour ses prises de parole à l’encontre de la communauté musulmane, comme cette fois où, en 1996, elle a parlé de « débordement islamique » dans Le Figaro, puis en 2000 après qu’elle a critiqué le nombre d’immigrés musulmans dans le deuxième tome de ses mémoires.

En 2003, son livre Un cri du silence creuse davantage le malaise. Elle se dit ouvertement contre « l’islamisation » de la France, se demande si la place des femmes est vraiment au gouvernement, dénonce « les priorités accordées aux immigrés » et trouve ridicules les revendications en matière de droits des LGBT +. Elle écrit : « Homosexuels, mes amis de toujours, restez tels que vous êtes et continuez de m’accepter telle que je suis, avec mon pire et avec mon meilleur. »

En mai 2025, elle était sortie brièvement de sa retraite pour donner une interview en longueur à BFMTV dans laquelle elle prenait la défense de plusieurs figures du cinéma accusées d’agression sexuelle ou de viol, et notamment de Nicolas Bedos et Gérard Depardieu. Elle déclarait : « Le féminisme, ce n’est pas mon truc. Moi j’aime bien les mecs. »

Albane Guichard et Valentin Etancelin

Date de dernière mise à jour : 28/12/2025

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