POLITIQUE - Paul Deschanel, la chute

Paul Deschanel, président de la République

Paul Deschanel est l’un des chefs de l’État français les plus célèbres de la IIIe République, mais cette renommée n’est guère à son avantage.

Il est en effet resté dans les mémoires comme le « président fou » ayant sauté d’un train en pyjama. Or, contrairement à la légende malveillante forgée par la presse satirique, Deschanel n’avait rien d’un forcené.

Il fut une personnalité politique importante des deux premières décennies du xxe siècle, lucide sur son époque, intelligent et cultivé, qui ambitionnait de rénover la présidence de la République et ne s’est jamais remis de son échec.

Certes, l’homme présente de graves lacunes : enfant gâté, « fils de », carriériste, dandy un peu maniéré et d’une excessive prudence. Sa présidence sera la deuxième plus brève de l’histoire : sept mois.

De son bref passage à l’Élysée demeurent des interrogations : comment ce personnage sans grand caractère est-il parvenu à supplanter Georges Clemenceau, le Père la Victoire, dans la conquête de l’Élysée en 1920 ?

Pourquoi cette soudaine plongée dans l’abîme après avoir réalisé, contre toute entente, son ambition suprême ?
Fils aîné d’Émile Deschanel, l’un des chefs républicains engagés dans la lutte contre la monarchie de Juillet et l’Empire, Paul naît en exil à Schaerbeek, près de Bruxelles, le 13 février 1855.

De retour à Paris en 1860, il effectue ensuite de brillantes études à Louis-le-Grand puis en faculté de droit. Enfant chéri d’une famille aisée, il entre en politique dans le sillage de son père, élu député républicain en 1876.

Et après un bref passage dans le corps préfectoral, comme sous-préfet de Dreux notamment, il entre à son tour au Palais-Bourbon en 1885, élu au scrutin de liste en Eure-et-Loir…

La Rédaction service Historique