26 AOÛT 1944 - LIBÉRATION DE PARIS

Samedi 26 août 1944 - La Libération de Paris

26 août 1944 - Te Deum pour la Libération de Paris

Dès le lendemain, le 26 août 1944, le général de Gaulle, chef de la France Libre, descend en triomphe les Champs-Élysées, suivi du général Leclerc et de ses fidèles de la première heure. Acclamé par deux millions de Parisiens, il arrive à la Concorde puis gagne la cathédrale Notre-Dame de Paris. Rien de plus symbolique pour fêter la victoire que ce Te Deum au sein du vaisseau de pierre.

Le général refuse toutefois la présence du cardinal-archevêque Emmanuel Suhard, jugé trop proche de Pétain et du gouvernement de Vichy.

Il avait accueilli le Maréchal pour un autre Te Deum dans la cathédrale, quatre mois plus tôt, lors de son premier déplacement dans la capitale depuis le début de l'Occupation.

Deux mois plus tôt, le 28 juin, il avait aussi célébré à Notre-Dame les funérailles de Philippe Henriot, ministre de la Propagande de Vichy, abattu par la Résistance...

Au moment où de Gaulle entre dans l'édifice et tandis que l'assistance entonne un Magnificat, des coups de feu retentissent dans la cathédrale. Imperturbable, il n'y prête pas attention et avance dans la nef cependant de nombreuses personnes se cachent derrière des piliers ou sous les bancs. La cérémonie ne dure qu'une quinzaine de minutes.

La Rédaction

 

Vendredi 25 août 1944 - La Libération de Paris

Le vendredi 25 août 1944, à 15h 30, le général Philippe Leclerc de Hauteclocque (43 ans) reçoit à Paris, devant la gare Montparnasse, la capitulation des troupes d'occupation de la capitale.

Le document est signé par le général Dietrich von Choltitz, commandant du 84e corps d'armée. Il est aussi contresigné par le colonel Henri Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI (Francs-tireurs et partisans des Forces Françaises de l'Intérieur).

Une heure plus tard, le général Charles de Gaulle lui-même arrive à la gare et se voit remettre par Leclerc l'acte de capitulation.

Il se rend ensuite à l'Hôtel de Ville où il est reçu par Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance. Comme celui-ci lui demande de proclamer le rétablissement de la République de Gaulle rétorque qu'elle n'a jamais cessé d'exister. (Ci-contre Charles de Gaulle, Leclerc et Chaban-Delmas (de dos) à la gare Montparnasse le 25 août 1944)

Sur le perron, devant une foule enthousiaste et joyeuse, sous un beau soleil estival, il célèbre en des termes flamboyants la Libération de Paris : «Paris martyrisé ! mais Paris libéré !...». Son discours improvisé est aussitôt retransmis à la radio.

Le soir, de Gaulle s'installe au ministère de la Guerre en qualité de chef du gouvernement provisoire de la République française et le lendemain, le chef de la France libre descend en triomphe les Champs-Élysées, suivi de Leclerc et de ses fidèles de la première heure auxquels il a recommandé de se tenir derrière lui.

Dans une joyeuse pagaille, acclamé par deux millions de Parisiens, il arrive à la Concorde. Là éclatent des coups de feu sporadiques. Puis le général gagne Notre-Dame pour un Te Deum passionné.

S'insurger ou attendre ?

La Libération de Paris a débuté le 10 août 1944 avec la grève des cheminots, tandis que les troupes allemandes commençaient de plier bagage.

Le général Pierre Koenig, chef d'état-major des Forces Françaises de l'Intérieur, souhaite qu'un soulèvement populaire précède l'arrivée des troupes alliées dans la capitale mais il est conscient des risques qu'il représente.

En effet, quelques jours plus tôt, le 1er août, les résistants de Varsovie ayant fait le même choix ont subi une répression d'une extrême violence. D'autre part, le risque existe d'un affrontement entre les gaullistes pilotés par Jacques Chaban-Delmas et les communistes sous les ordres du colonel Rol-Tanguy.

Le 19 août, des combats sporadiques éclatent un peu partout. 3.000 policiers de Paris rejoignent la Préfecture de police de l'île de la Cité, au coeur de la capitale, en tenue civile et avec leur arme de service et le drapeau tricolore est hissé au sommet de l'édifice. Mais les Alliés n'étant pas attendus dans la capitale avant le 1er septembre, les gaullistes jugent l'insurrection prématurée. Ils le font savoir à Rol-Tanguy par le biais d'une note transmise par l'intermédiaire de Jacques Chaban-Delmas (29 ans), délégué militaire national.

Au terme d'une violente discussion, les représentants du Comité national de la Résistance conviennent de négocier une trêve avec l'occupant. Dans les faits, elle ne sera appliquée que de façon sporadique puis plus du tout.

Lourd bilan

Entre le 10 août et l'entrée des troupes du général Leclerc le 25 août suivant, la Libération de la capitale aura causé la mort de 76 soldats de la 2e division blindée ainsi que de 901 résistants des FFI et de 3.200 Allemands (12.800 soldats allemands sont aussi faits prisonniers).

Parmi les drames les plus désolants, gardons en mémoire le souvenir de 35 jeunes gens qui avaient maladroitement confié à un agent double leur désir de combattre. Dans la nuit du 16 au 17 août, ils sont livrés par celui-ci à la Gestapo (police allemande) qui les fusille sans délai près de la cascade du bois de Boulogne.

André Larané

Date de dernière mise à jour : 03/06/2024

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