
Cette héroïne intervint souvent dans des écoles pour que la mémoire de cette période, dont elle est une des dernières témoins, ne soit jamais oubliée. Elle fête aujourd'hui ses 103 ans.
Le 9 septembre 1922 naissait la résistante française Solange Alexandre, qui est aujourd'hui connue pour avoir été une des rares femmes à diriger un maquis au sein de la Résistance.
Née dans la Sarthe, elle grandit dans une famille patriote avec un père gendarme et était alors une simple étudiante qui se formait au métier d'institutrice lorsqu'une partie de son pays - puis la quasi-totalité dès novembre 1942 - se retrouva occupé par l'Allemagne nazie à partir de juin 1940, tandis que le reste du territoire était dirigée par le régime antisémite et collaborationniste de Pétain. Solange Alexandre n'accepta pas cette situation et décida de résister en devenant agent de liaison et de renseignement au sein de l'Organisation civile et militaire qui était un des principaux mouvements de France. Elle mena ainsi plusieurs opérations dans l'Ouest du pays de 1941 à 1944.
À partir d'avril 1944, Solange Alexandre et quelques amis s'étaient finalement dotés de leur propre mouvement de résistance avec le maquis « Pas-de-Bœuf » qui opérait principalement au niveau de la commune de Ruillé-sur-Loire - située entre Le Mans et Tours - dans la campagne sarthoise. Celui-ci était alors modeste, mais cela ne l'avait pas empêché de sauver de nombreuses vies en ayant caché et protégé des réfractaires au Service de travail obligatoire ainsi que d'autres résistants et des aviateurs étrangers qui avaient été abattus, tout en menant des opérations de sabotage avec grand succès. Ce maquis s'illustra enfin en participant à la libération de la Sarthe en août 1944.
La trentaine d'hommes et de femmes qui constituait ce maquis étaient sous le commandement de Solange Alexandre. Il est, en effet, indéniable que de très nombreuses femmes ont courageusement participé à la Résistance, quel que soit leur degré d'engagement, et qu'elles n'avaient rien à envier à leurs homologues masculins. Bien au contraire. Certains réseaux étaient d'ailleurs intégralement constitués de femmes comme l'équipe Pur-Sang qui était une filière d'évasion alsacienne et qui permit de sauver une centaine de personnes sous la direction de Lucienne Welschinger (1911-2001). Nous pouvons aussi citer le Corps des Volontaires françaises de la championne de tennis Simonne Mathieu (1908-1980) et d'Hélène Terré (1903-1993) qui était engagé auprès de la France libre.
Néanmoins, rares étaient celles qui avaient occupé des postes directeurs au sein de ces divers mouvements, bien que Berty Albrecht (1893-1943) - une des six femmes compagnons de la Libération - ait été la cofondatrice et l'une des principales dirigeantes de l'important réseau Combat alors que d'autres avaient contribué à créer certains d'entre eux sans pour autant en prendre la tête. Solange Alexandre rejoint notamment Marie-Madeleine Fourcade (1909-1989) qui était la seule cheffe d'un grand réseau de résistance - le réseau Alliance - en France, Catherine Varlin (1925-2004) qui était la commandante d'une brigade des FTP-MOI à Toulouse ou encore Suzanne Guyotat (1912-2008) qui était la commandante du mouvement Défense de la France pour la zone sud.
Par la suite, Solange Alexandre rejoignit les Forces françaises de l'intérieur (FFI) et continua de repousser les troupes allemandes du territoire français en participant à la libération de Tours le 1er septembre 1944. Après la guerre, elle reprit sa carrière d'institutrice jusqu'à sa retraite en 1978. Cette héroïne intervint d'ailleurs souvent dans des écoles pour que la mémoire de cette période, dont elle est une des derniers témoins, ne soit jamais oubliée. Elle fête aujourd'hui ses 103 ans.
La Rédaction