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Pierre Soulages est mort : cinq choses à savoir sur le peintre

La légende de l’art contemporain, considérée comme « le peintre du noir et de la lumière », s’est éteinte à l’âge de 102 ans.

PIERRE SOULAGES

ART - Dernier coup de pinceau. Légende de l’art contemporain, le peintre français Pierre Soulages est mort à 102 ans, a-t-on appris ce mercredi 26 octobre de l’AFP, qui cite un de ses amis de longue date, Alfred Pacquement, également président du musée qui porte le nom de l’artiste, dans l’Aveyron.

Né d’un père artisan carrossier et d’une mère gérante d’une boutique de pêche en décembre 1919 (la veille de Noël pour être précis), Pierre Soulages a longtemps admis avoir eu une révélation, celle de devenir peintre, lors d’une visite scolaire à l’abbatiale Sainte-Foy de Conques.

Épris par la beauté de l’église romane, il entre aux Beaux-Arts de Paris peu avant la Seconde Guerre mondiale. S'il n’a pas fallu attendre sa disparition pour qu’il entre dans les livres d’histoire de l’art, et que le nom de Pierre Soulages soit bien connu de toutes et tous, l’étendue de son travail et certains aspects de sa vie privée demeurent obscurs.

1. Pierre Soulages a inventé « l’outrenoir »

« J’aime l’autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité, expliquait-il, en 2019, à l’AFP. [...] Le noir a des possibilités insoupçonnées. C’est une couleur très active. On met du noir à côté d’une couleur sombre et elle s’éclaire. »

Des gigantesques toiles de Pierre Soulages, beaucoup ne retiennent de lui que leur couleur : le noir. Rappelons que plus de la moitié de son œuvre témoigne de cette chromatique, avec laquelle il travaille depuis 1947, époque au cours de laquelle la peinture abstraite à la cote, pour son rouge, son bleu ou son jaune.

Son noir à lui est différent. Il ne s’affirme pas seulement en opposition aux autres couleurs, mais aussi grâce à la technique du raclage ou à l’emploi du blanc qu’il y mêle. Le noir de Pierre Soulages joue sur l’optique, sans se limiter à ce simple phénomène. Il lui donne un nom : « l’outrenoir », qu’il définit comme « un autre champ mental que celui du simple noir », jouant sur le clair-obscur. Il dédiera à cet « outrenoir » une première exposition au centre Pompidou, en 1979.

2. Parmi les artistes vivants les plus cotés

Au même titre que Jeff Koons, David Hockney ou Peter Doig, Pierre Soulages est inscrit, en 2022, au classement des dix artistes encore en activité les plus chers au monde. D’abord estimé entre 8 et 12 millions de dollars, un tableau du peintre a, par exemple, été vendu à 20,2 millions de dollars, en 2021, lors d’une vente aux enchères à New York.

La vente de cette toile, héritée de la période « rouge » de l’artiste, dépasse de loin son précédent record. Lequel était établi à 9,2 millions pour une toile de 1959, vendue en 2018. « Cela veut juste dire qu’il y a des gens fortunés qui peuvent acquérir des œuvres », a-t-il estimé, interrogé à ce sujet par Le Monde, en 2019.

3. Pierre Soulages a ouvert un musée à son nom

C’était au mois de mai 2014, dans sa ville natale de Rodez. Pierre Soulages, alors âgé de 94 ans, a eu le rare privilège pour un artiste de son vivant d’assister à l’inauguration de ce musée entièrement dédié à son œuvre.

Beaucoup de ses toiles, aux tailles parfois monumentales, sont cependant exposées aux quatre coins du monde, dans certains des plus prestigieux lieux d’art contemporain, comme le Guggenheim de New York ou la Tate Gallery de Londres. Et ce, depuis les années 1950.

4. Le troisième à connaître une rétrospective -de son vivant- au Louvre

Elle a été organisée à l’occasion du 100e anniversaire de Pierre Soulages, de décembre 2019 à mars 2020. C’est sa première exposition personnelle au Louvre, le peintre « du noir et de la lumière » ayant toutefois déjà exposé certaines de ses œuvres à deux reprises, en 1990 et 2009. Avant lui, seuls deux autres hommes ont eu droit à leur propre rétrospective de leur vivant : Marc Chagall, en 1977, et Pablo Picasso, en 1971.

5. Il a fêté ses noces de chêne avec Colette Soulages

Le peintre et son épouse venaient de célébrer, en ce mois d’octobre, leurs 80 ans de mariage. Née Colette Llaurens, cette dernière, plus jeune que lui de seulement un an, avait dit « oui » au plasticien le 24 octobre 1942 en l’église Saint-Louis de Sète, à minuit et vêtue de noir, comme son époux. Ensemble, ils vivaient dans leur maison-atelier de Sète, depuis la construction des lieux, en 1959.

Valentin Etancelin

 

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