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Le 25 octobre 732, Charles Martel refoule l’invasion maure et bat les arabes à Poitiers

Anniversaire : Le 25 octobre 732, le chef des Francs, Charles Martel, arrête une armée arabe au nord de Poitiers.

Les vaincus se retirent. C'en est fini des incursions musulmanes en Aquitaine. Cette bataille sans grande importance militaire va néanmoins obtenir presque aussitôt un très grand retentissement dans les milieux instruits.

CHARLES MARTEL À POITIERS

« C’est un des plus grands événements de l’Histoire : les Sarrasins victorieux, le monde était mahométan ! » L’enthousiasme de Chateaubriand pour la bataille de Poitiers dit bien l’importance dans notre Histoire de cette victoire qui, il y a aujourd’hui mille deux cent quatre-vingt-dix ans, mettait un frein définitif à l’avancée des armées maures. Et pour cause : le coup d’éclat de Charles Martel sauve les Francs de l’envahisseur musulman et permet aussi l’affirmation du royaume qui allait devenir la France : Poitiers fait partie des batailles qui ont fait la France.

Ce 25 octobre 732 commence pourtant sous un jour bien incertain. À vrai dire, la fille aînée de l’Église risque bien d'être conquise par l’empire maure musulman. Divisé entre ses héritiers, le royaume de Clovis s’est considérablement affaibli et subit de plein fouet l’avancée des troupes sarrasines. L’islam, qui n’existait pas il y a encore un siècle, n’a cessé de se propager. Des  de l’Asie aux rivages de l’Atlantique, le monde musulman s’est taillé le plus bel empire de son histoire et c’est en véritable géant qu’il franchit le détroit de Gibraltar. De l’autre côté de la Méditerranée, il trouve une Espagne affaiblie par des complots et des émeutes, qui se laisse facilement conquérir. Mais ce n’est pas assez pour combler son insatiable appétit : il lance l’appel à la guerre sainte pour continuer la conquête au-delà des Pyrénées.

Venue d’Orient et des pays berbères, une armée colossale réunit bientôt près de vingt mille guerriers aux portes de l’ancien royaume de Clovis. Son avancée est fulgurante : « Passés par Roncevaux, ils pillent l’Aquitaine sans rencontrer de résistance, parviennent à Bordeaux, s’emparent d’Angoulême, de Périgueux et de Saintes », relate la chronique. À grand coups de vols, d’incendies et de massacres, la colonne infernale poursuit son effroyable progression. C’est vers la Loire et le riche sanctuaire de saint Martin de  qu’elle se dirige maintenant, dans l’espoir de piller reliquaires et trésors.

Mais c’était sans compter la hardiesse et la volonté d’un homme aux coups plus frappants que le marteau, Charles, que l’histoire retiendra sous le nom de Charles Martel. À la tête d’une armée bien inférieure en nombre, il va à la rencontre de l’armée maure et dispose ses troupes sur une vaste plaine, entre Poitiers et Tours. Sûr de son succès, l’ennemi charge à plusieurs reprises sans parvenir à franchir les rangs francs. Ce n’est pas une armée mais un rempart humain que l’Occident oppose à l’envahisseur, un mur d’acier sur lequel viennent se briser les cavaliers maures et qui met un coup d’arrêt à l’expansion de l’armée sarrasine refoulée vers le sud.

On a relativisé l’importance de la victoire de Poitiers et même parlé d’une mythification déplacée. S’il est vrai qu’elle ne marque pas la fin de la lutte contre la domination maure en Occident, il ne faut pas ignorer le danger que courait alors la France : l’Histoire espagnole nous le montre, la victoire de Charles Martel nous a sans doute épargné huit cents ans d’occupation musulmane !

Force est alors de conclure, avec l’historien Henri Martin : « L’ se trouvait en face d’un des derniers boulevards de la chrétienté. L’armée franque détruite, la terre était à Mahomet ! Quel eût été l’avenir de l’humanité si la  européenne du Moyen Âge, notre mère, eût été ainsi étouffée au berceau ? »

Albane Comte

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