25 MARS 1959

il y a 60 ans : 25 mars 1959

Charles de Gaulle inaugurait la première conférence de presse à l’Élysée.

Le 4 octobre 1958, était instaurée la Vème République succédant ainsi à la IVème République, elle-même instituée en 1946. C’est Charles de Gaulle qui en fut l’initiateur et le premier président élu à la fonction suprême. Cette décision de fonder une nouvelle république venait spécialement des problèmes rencontrés sous le régime républicain précédent, lesquels étaient la conséquence de la guerre d’Algérie dont les faits avaient révélé les importantes faiblesses du pouvoir dans le pays.

Élu le 21 décembre 1958, le général de Gaulle élu président de la République, prenait ses fonctions le 8 janvier 1959, succédant ainsi à René Coty dont le mandat venait d’être écourté par le changement de régime.

Le 25 mars 1959, voici donc précisément soixante ans, Charles de Gaulle instaurait une conférence de presse au Palais de l’Élysée. La tradition avait été inaugurée au 57 rue de Varenne siège de l’Hôtel Matignon, au moment même où le général était président du Conseil au cours des mois précédant la naissance de la Cinquième République.

Ce jour-là, le nouveau chef de l’État s’adresse à un parterre de journalistes depuis le palais présidentiel. Si la presse est bien présente, son rôle reste assez réduit : poser des questions pour lesquelles le président a pu préparer les réponses. Au fil du temps et des septennats de Charles de Gaulle, la conférence de presse est devenue un exercice courant et régulier.

Pour revenir au 25 mars 1959, le général aborde dans ses interventions, plusieurs thèmes : Tout d’abord, il évoque la crise de Berlin qui exaspère les tensions entre les pays soviétiques et les pays occidentaux. Ensuite, il aborde la situation en Algérie et de son futur qu’il imagine se faire dans une étroite association avec la France. Par ailleurs, De Gaulle se penche sur les questions économiques de la France et souligne que la situation s’améliore en continu, malgré les propos négatifs de certains médias. Au cours de la conférence de presse, un journaliste pose au général de Gaulle, une question sur l’Alliance atlantique, à laquelle ce dernier répond en justifiant le retrait à l’OTAN du commandement de la flotte française de Méditerranée.

Ainsi, cette journée du mercredi 25 mars 1959 sera marquante dans l’histoire de la Cinquième République : d’une part, car elle restera l’une des principales interventions du président de Gaulle concernant l’orientation politique et économique de la Nation ; d’autre part, car elle sera le lancement de la première conférence de presse tenue par le chef de l’État, une pratique reprise par ses successeurs : le président Georges Pompidou, le président Giscard d’Estaing, le président François Mitterrand, le président Jacques Chirac, ces deux derniers faisant un usage plus modéré de cette forme d’entretien avec les médias. Quant au président Sarkozy, il continuera lui aussi la coutume de la conférence de presse, mais avec des thèmes très différents et plutôt surprenants : notamment la fin de la publicité sur les chaînes de télévision publiques comme sa vie privée étalée au grand jour, évoquant ses relations avec Carla Bruni, sa nouvelle compagne.

En soixante ans, la politique a largement évolué, apportant sans cesse de nouveaux thèmes et de nouvelles réformes. Une transformation qui a largement modifié notre société, dans le bien comme dans le mal. Aujourd’hui, la Vème République ne ressemble plus guère à celle fondée par Charles de Gaulle et il est clair que le général n’aurait sans doute jamais validé les orientations prises au cours des décennies par les différents pouvoirs politiques qui se sont succédé. Il faut dire que certaines tendances de réforme adoptées depuis une trentaine d’années sont à l’origine des problèmes actuels. Et dans ce contexte, il sera difficile de revenir à un environnement politique et social plus serein.

Pierre Reynaud

DE GAULLE 25 MARS 1959 CONFÉRENCE DE PRESSE

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Anecdote

Le président Charles de Gaulle donne une conférence de presse dans la grande salle du palais de l’Elysée, le 25 mars 1959. Son Premier ministre, Michel Debré, est à gauche de la table - AFP

La mobilisation sans précédent des scientifiques et universitaires français contre la dégradation de leurs conditions de travail ne suscite pas que des élans de solidarités. Certains commentateurs et chroniqueurs leur opposent cette saillie assassine de de Gaulle :

« Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche. »

Sous-entendu : la plupart des chercheurs passent leur temps à rêvasser pour rien et il serait grand temps de trouver des applications concrètes, qui serviraient notamment aux entreprises.

 

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