Les Polonais voteront-ils contre l’Europe ?

En parallèle de l'élection législative le 15 octobre 2023 en Pologne, les électeurs et électrices voteront pour quatre référendums, dont un dirigé clairement contre l'Union Européenne.

La Pologne, l’un des quatre états dits de « Visegrád » (Pologne, République Tchèque, Slovaquie et Hongrie), poursuit une politique migratoire carrément anti-européenne, tout comme la Hongrie.

LA POLOGNE

Malgré la décision européenne d’obliger les états-membres d’accueillir, selon une clé, des réfugiés arrivant dans le sud de l’Europe, la Pologne veut faire voter ses électeurs sur la question « Est-ce que vous êtes favorable à l’accueil obligatoire de milliers de migrants illégaux venant du Moyen Orient et d’Afrique, selon le mécanisme imposé par la bureaucratie européenne ? »

Les états de « Visegrád » n’ont toujours pas compris que l’Union Européenne n’est pas corne d’abondance, mais une union qui, du moins sur le papier, devrait fonctionner selon un jeu de valeurs.

Mais ces quatre pays qui, par le passé, ont également connu des situation de migration où une partie de leurs populations ont du fuir leur pays, comme en 1956, lorsque plus d’un quart de million de citoyens hongrois ont du fuir le pays et avaient trouvé accueil dans d’autres pays. Mais lorsqu’il s’agit d’être solidaires à leur tour, les pays de « Visegrád » sont aux abonnés absents.

De toute façon, ce référendum le 15 octobre n’aura aucune valeur juridique, il ne pourra pas invalider la décision européenne. Toutefois, les pays qui ne se conformeront pas à cette obligation d’accueil, devront payer des amendes, et il faut espérer que ces amendes soient prohibitives. A un moment où le monde est en train de se polariser de plus en plus, des pays comme la Pologne ou la Hongrie, grande amie de la Russie de Vladimir Poutine, devront prendre une décision.

Si ces pays ne peuvent pas adhérer aux principes fondamentaux de l’Union Européenne, qu’ils fassent alors comme la Grande Bretagne, en quittant l’Union. Personne ne les retiendrait…

Lors de l’élection le 15 octobre prochain, les Polonais seront également invités à se prononcer sur la privatisation d’entreprises d’état et également sur l’augmentation de l’âge du départ à la retraite. Là où le gouvernement français avait contourné les instances démocratiques pour imposer sa réforme des retraites, un pays aux valeurs démocratiques discutables comme la Pologne, a quand même le chic de laisser la population s’exprimer sur une question aussi importante.

Pendre des leçons de démocratie par un pays apostrophé pour ses dysfonctionnements démocratiques, ça donne à réfléchir…

Le refus polonais de se conformer aux règles européennes est un mauvais signe pour la suite. A quand un changement de la fichue règle d’unanimité qui paralyse l’Union européenne de manière pathétique ? A quand un sursaut européen ? A quand une réaction claire vis-à-vis des états de « Visegrád » qui se fichent de plus en plus ouvertement des autres pays européens ?

La Rédaction de La France Libérée

Date de dernière mise à jour : 18/08/2023

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