L'Hôtel de Ville de Paris envahi par les migrants : un prélude à la nouvelle révolution française.

L'Hôtel de Ville de Paris envahi par les migrants : un prélude à la nouvelle révolution française.

Les faits ne sont pas spécialement nouveaux à Paris. Nous avions déjà connu un tel phénomène dans la capitale avec notamment la prise sauvage de l'église Saint-Bernard par des sans-papiers en 1996. Il y a eu également d'autres occupations antérieures dans divers édifices religieux, que ce soit en Ile-de-France ou en province, toujours avec des groupes de réfugiés venus clandestinement de l'étranger, sans papiers.

Mais cette fois, ce n'est plus un édifice religieux qui est visé. En clair, c'est un lieu hautement symbolique qui est pris d'assaut, et par n'importe lequel, puisqu'il s'agit de l'Hôtel de Ville qui représente le cœur historique de Paris.

Rappel des faits.

Ce vendredi 7 octobre, dans l'après-midi, des membres du collectif « La Chapelle de bout ! » ont pénétré dans l'Hôtel de Ville de Paris pour occuper les lieux. Les personnes mobilisées ont réussi à forcer les portes et sont parvenues à entrer dans la cour principale de la mairie.

Cette action que l'on pourrait nommer “opération coup de poing” a été portée par la délégation des immigrés qui souhaitait rencontrer la maire, Madame Anne Hidalgo. Cette dernière est alors absente des lieux, mais des discussions s'engagent afin que cette délégation soit reçue par son directeur de cabinet. Ian Brossat son adjoint, étant également présent.

Selon les informations recueillies, il s'agit d'une cinquantaine de migrants du collectif qui participent à l'action. Les participants sont des représentants de l'ambassadeur des immigrés, demandeurs d'asile, sans papiers et tous, de différentes nationalités (afghans, mauritaniens, maliens, soudanais, etc …).

Les membres du collectif « La Chapelle debout ! » désirant rencontrer Madame Hidalgo attendent évidemment de la maire de Paris des solutions concrètes d'hébergement.

“Nous sommes ici pour que les promesses de relogement faites à l'Ambassade des immigrés par la mairie et Ian Brossat deviennent réalités” explique les représentants du collectif.

Dans la réalité, cette affaire semble traîner depuis longtemps déjà. En effet, plusieurs réunions avec la Préfecture de région et avec le cabinet de Ian Brossat ont eu lieu dans le passé, sans obtenir des résultats pour autant.

Mais cette fois, la situation change et après de multiples négociations, les manifestants parviennent à obtenir satisfaction avec la garantie expresse d'un logement ou d'un relogement, sans aucune expulsion ou mise à la rue.

L'Hôtel de Ville de Paris, un lieu de symboles.

L'événement du 7 octobre n'est pas anodin. Et bien qu'il puisse paraître un fait divers sans grande importance, il pourrait engendrer dans les temps prochains des bouleversements politiques et sociaux, se caractérisant en coup de théâtre, pour ne pas dire en coup d''état selon le contexte du moment. .
Il suffit de consulter l'Histoire de France pour se rappeler de certains faits qui pourraient se reproduire en toute éventualité évidemment.

En 1789, se dressait à l'emplacement même de la mairie actuelle de Paris,un hôtel Renaissance construit sous l'impulsion de François 1er et achevé à 1620 pour abriter l'administration municipale. Ce bâtiment qui était de dimensions plus modestes que l'actuel Hôtel de Ville, s'est imposé ensuite comme l'un des principaux foyers de la Révolution.

Le 14 juillet 1789, le maire Jacques de Flesselles (dernier prévôt des marchands de Paris) y est tué ainsi que le marquis de Launay gouverneur de la Bastille. Dans les jours qui suivent, la nouvelle municipalité élue, se réunit et le 17 juillet, le nouveau maire Jean-Sylvain Bailly reçoit la visite du roi Louis XVI. Un peu plus tard, le 5 octobre de la même année, c'est aussi de l'Hôtel de Ville que partent les femmes pour Versailles afin de demander au roi de baisser le prix du pain.

Ensuite en 1792 c'est sur cette même place de l'Hôtel de Ville que les premières exécutions à la guillotine ont lieu. Guère plus tard, la commune insurrectionnelle est proclamée. Le même Hôtel de Ville est le dernier refuge de Robespierre avant son arrestation et sa mort le 28 juillet 1794.

On notera ici, que lors de l'éclatement de la Commune en mars 1871 et de la semaine sanglante qui va suivre en mai 1871, l'Hôtel de Ville est incendié par les Communards. Il sera reconstruit à l'identique en 1873 par les architectes Théodore Ballu et Edouard Deperthes, et c'est celui qui perdure aujourd'hui.

Enfin, le 25 août 1944, quand Paris est libéré, le général de Gaulle se rend à l'Hôtel de Ville et prononce à cette occasion son discours mémorable :

«Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !»

Et si le général a choisi l'Hôtel de Ville, ce n'est pas hasard, mais surtout parce qu'il est un lieu symbolique qui incarne le peuple et la République française.

De Gaulle pose ainsi les bases du récit national autour de la Résistance et du rôle joué par la population française au moment de la Libération.

L'Hôtel de Ville de Paris, refuge d'une prochaine révolution ?

HOTEL DE VILLE DE PARIS EN 1789

L'invasion des migrants de vendredi 7 octobre démontre bien la grande faiblesse de l'État et des collectivités publiques telle que la mairie de Paris. Cet assaut souligne que n'importe édifice public peut être envahi par n'importe qui, qu'ils soient migrants ou même terroristes. Bien entendu, ce n'est pas le cas de l'Élysée, ni de Matignon, ni de l'Assemblée Nationale qui restent des lieux extrêmement surveillés et protégés par les forces de l'ordre.

Dans un tel contexte, il n'est pas impossible que l'Hôtel de Ville de Paris soit un jour le théâtre d'une attaque qui serait beaucoup grave que celle que nous venons de connaître. Le scénario pourrait donc être le suivant. L'Hôtel de Ville est assailli par un groupe d'insurgés qui s'empare des lieux. Les belligérants sont nombreux et lourdement armés. Ils s'enferment dans les bâtiments qu'ils contrôlent parfaitement malgré l'arrivée des forces de l'ordre venues pour les déloger. Malgré quelques échanges, discussions et pourparlers, les occupants posent de telles conditions que ces dernières ne peuvent être acceptées. Une situation insoluble, donc une impasse.

Quelques instants plus tard, les belligérants sont rejoints par d'autres groupes factieux qui encerclent policiers et gendarmes. Pendant plusieurs heures, la tension monte de part et d'autre. Le gouvernement envisage de faire venir l'armée, mais les risques sont très élevés face à des émeutiers qjui deviennent de plus en plus dangereux au fil des minutes qui s'écoulent. Les chaînes de télévision et de radio, diffusent en boucle l'information qui met en exergue l'extrême gravité de la rébellion. Il est clair maintenant que la révolution est en marche. Les belligérants semblent bien contrôler le terrain et Paris est pris en otage par les révolutionnaires. Ces derniers ont désormais la main mise sur la capitale. Un État belliqueux s'est installé au cœur de la République. Désormais, il ne reste que deux solutions :

- soit le gouvernement en place parvient à maîtriser la révolte en arrêtant les séditieux. Et tout rentre dans l'ordre peu à peu malgré les grosses frayeurs connues par les populations.

- soit les émeutiers progressent et parviennent à faire reculer les forces de l'ordre. Alors, c'est le déclenchement d'une guerre civile avec tous les risques meurtriers que cela comporte, et la révolution peut alors gagner en renversant le chef de l'État et son gouvernement.

Bien entendu, cette petite histoire n'est qu'un scénario-fiction. Et chacun de nous peut espérer que rien de tel ne se produira. C'est tout ce que l'on peut souhaiter pour la France et pour les Français, mais le monde étant aujourd'hui sur une poudrière géante, le danger est bien présent avec les horreurs qui pourraient en découler, hélas ...

Clément-Henri de Saint-Marc

 

 

Date de dernière mise à jour : 10/10/2022

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