Paris : faute de pouvoir régler le problème du crack, la police escorte les enfants à l’école !

C’est Le Parisien qui le révèle ce mercredi matin : dans le XVIIIe arrondissement de Paris, là où les riverains doivent subir depuis des décennies l’errance des drogués qu’on balade de places en jardins, il faut maintenant accompagner les enfants à l’école sous escorte policière.

Carcassonne. Trains et gares sous la surveillance de la police -  ladepeche.fr

C’est aux abords de la Porte d’Aubervilliers, les petits écoliers sont ceux de l’école Charles Hermite et la vie de leurs parents, comme celle de tant d’habitants de ces quartiers nord de Paris, est devenue un enfer. Alors, rapporte Le Parisien, « trois policiers municipaux de la Ville de Paris les escortent sur le chemin de l’école maternelle ». Joli démarrage dans la vie, non ?

Et pourquoi ça ? Parce que « depuis le démantèlement du camp de Forceval, à la Porte de la Villette (XIXe), le 5 octobre, nous rencontrons un problème lié à la présence de dealers de crack, les fameux modous [dealers, en wolof, NDLR], qui attirent de nombreux consommateurs sur l’allée Valentin-Abeille. Ce petit chemin est un lieu à couvert et difficile d’accès pour les forces de l’ordre, c’est pourquoi malgré la présence importante de policiers et de CRS sur le secteur, il reste un noyau dur de consommateurs de drogue. Nous avons donc décidé de mettre une escorte matin et soir à la disposition des familles et cela durera aussi longtemps que ce sera nécessaire », dit l’adjoint à la sécurité de l’arrondissement.

Interrogé par Bruce Toussaint dans « le live » de BFMTV ce même jour, le maire  de l’arrondissement, Eric Lejoindre, confirme : « L’important pour moi, grâce à un travail fin qu’on fait avec la police qui est très mobilisée sur le site, c’était de faire en sorte qu’on assure la sécurité des enfants, qu’on évite des drames potentiels et qu’on rassure tout  ». On rappellera qu’une collégienne a été victime d’une tentative d’étranglement le 14 novembre dernier… Le maire poursuit : « La situation est suffisamment inquiétante pour qu’on ait mis en place ce dispositif un peu incroyable. Parce que l’idée qu’on soit conduit à amener des enfants à l’école accompagnés par la police municipale, on est dans une sorte d’anormalité totale, mais on a pensé que c’était utile, que c’était une sorte d’engagement pour les familles dans un temps où il y avait des risques de réimplantation de campement. » Et de conclure sur cette formulation étrange : « On n’a pas eu pour le moment de drame, alors voilà, où est l’œuf où est la poule (sic), mais en tout cas ça nous paraissait indispensable de rassurer les familles, de rassurer les équipes éducatives et de faire en sorte que les enfants puissent aller sans crainte à l’école. »

Indispensable, en effet. Et l’on apprend par Le Parisien que « des petits bus » sont mis à la disposition des parents pour conduire leurs enfants à l’école ! Une forme d’exfiltration, en somme.

Et qu’en pense la mairie de Paris ? Rien, du moins rien qu’on sache en tout cas pour l'instant. Il est vrai que Madame Hidalgo est occupée ailleurs. En témoigne la séquence surréaliste où la maire de Paris donne des leçons d’urbanisme au maire de Kiev. Invitée le 28 novembre à  pour un sommet sur la reconstruction de l'Ukraine, Madame Hidalgo s’est livrée à un numéro qui ne manque pas d’inquiéter sur sa santé mentale. Dans un anglais qu’elle semble avoir appris auprès de François Hollande, elle a expliqué à Vitali Klitschko, dont la ville est régulièrement bombardée, combien elle devait l’inspirer : « Paris peut être un modèle, notamment dans la transformation des infrastructures pour passer des voitures aux vélos. Nous sommes des villes intelligentes. Mais nous devons organiser tout ça. »

Marie Delarue

 

 

Date de dernière mise à jour : 07/12/2022

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