CYCLISME, PARIS - ROUBAIX 2024 : Mathieu Dan Der Poel s’impose pour la deuxième fois sur l’enfer du Nord

Mathieu van der Poel, comme une évidence. Grand favori de Paris-Roubaix, le Néerlandais s’est logiquement imposé lors de l’édition 2024, dimanche, à Roubaix et signé un deuxième succès sur l'épreuve après 2023. Parti à 60 kilomètres du but, dans le secteur pavés d’Orchies, le coureur d’Alpecin-Deceuninck est arrivé en solitaire au Vélodrome. Il signe le 10e doublé Flandres-Roubaix.

DIRECT. Paris - Roubaix 2024 : la machine, Mathieu Van der Poel, au "sommet  de son art !"

Bis repetita. Les éditions de Paris-Roubaix se suivent et se ressemblent. Comme l’an passé, Mathieu Van der Poel s’est fendu d’un numéro en solitaire pour remporter, ce dimanche, la 121e édition de l’Enfer du Nord, son 2e Monument de l’année après son succès sur le Tour des Flandres il y a une semaine.

Il a suffi d’une attaque à 60km de l’arrivée pour s’envoler irrésistiblement vers son deuxième Paris-Roubaix. Et, comme l'an dernier, Alpecin-Deceuninck s’est offert le doublé puisque Jasper Philipsen a dominé le sprint pour la 2e place devant Mads Pedersen (Lidl-Trek), 3e. Les Français n’ont jamais pesé sur la course. Christophe Laporte (Visma - Lease a Bike), 25e de l'épreuve, a obtenu le meilleur résultat pour les Bleus.

LES BORDURES AVANT L’ATTAQUE DÉCISIVE

Il n’y a jamais eu guère de suspense. Attendu comme l’ultra-favori de cette 121e édition, sans réel rival sur le papier, Mathieu van der Poel n’a pas laissé la moindre place au doute, bien aidé par une masterclass impressionnante de sa formation.

Aux avant-postes dès le départ pour contrôler une échappée pourtant sérieuse avec la présence de Kasper Asgreen (Soudal-Quick Step), Per Strand Hagenes (Visma | Lease a Bike) ou Rasmus Tiller (Uno-X Mobility), Alpecin-Deceuninck a couru à la perfection, sur les pavés et même sur l’asphalte. Car c’est bien sur la route qu’ils ont décanté la course à 150km de l’arrivée, à la sortie du secteur 27 de Quiévy à Saint-Python, en profitant d’un vent de côté pour faire exploser le peloton.

Ce mouvement a condamné des outsiders comme Oier Lazkano (Movistar), Yves Lampaert (Soudal-Quick Step) ou encore Luca Mozzato (Arkéa-B&B Hotels), tous piégés. Un temps distancé, Mads Pedersen s’est lui accroché pour rapidement revenir et, très vite, on a senti qu’il serait le seul à pouvoir donner l’impression de pouvoir suivre Van der Poel. L’impression seulement.

La première accélération du champion du monde dans la Trouée d’Arenberg, dont la chicane à l’entrée n’aura heureusement pas fait de dégâts, a rapidement montré les plus forts du jour, seuls Philipsen et Pedersen s’accrochant à son sillage, en plus de l’étonnant Mick Van Dijke (Visma | Lease a Bike), dont le frère et coéquipier terminera 7e. Mais la seconde, elle, personne n’a pu la suivre.

TROIS ALPECIN-DECEUNINCK DANS LE TOP 6

Son accélération violente dans le secteur 13 d’Orchies, à plus de 55 km/h, aura suffi pour s’isoler - malgré les efforts de la Lidl-Trek - et le champion du monde s’est élancé pour un solo de 60km. Encore un peu plus que les 54km du Tour des Flandres mais, comme il y a une semaine, la concurrence a été reléguée dans le rétroviseur. Encore plus avec l’énorme travail de Gianni Vermeersch et Jasper Philipsen, chiens de garde fidèles pour empêcher toute organisation ou attaque derrière.

Les adversaires du Néerlandais ont, eux, rapidement baissé les bras. Tranquille, sûr de sa force et sa gestion des efforts, sur des pavés où il n’a décidément jamais d’incident tant il les maîtrise, le champion du monde a pu savourer ce deuxième sacre consécutif sur l’Enfer du Nord, son 6e Monument et le premier doublé Ronde-Roubaix depuis Fabian Cancellara en 2013.

Derrière l’ovni néerlandais, comme l’an passé, Jasper Philipsen a réglé le groupe pour la seconde place en dominant au sprint Mads Pedersen, son premier podium à Roubaix, et Nils Politt (UAE Team Emirates). Comme un symbole supplémentaire de l’écrasante domination des Alpecin-Deceuninck, Gianni Vermeersch est même allé chercher la 6e place. Trois coureurs dans le top 6, c'est juste énorme.

A noter la belle course d’équipe aussi des Groupama-FDJ (Stefan Küng a fini 5e, Laurence Pithie 7e) alors que Christophe Laporte, malchanceux avec une crevaison dès le premier secteur de Troisvilles et qui n’est jamais rentré, s’est battu jusqu’au bout pour terminer premier Français, à la 25e place. Loin, très loin d’un Van der Poel qui rêve déjà d’un triplé historique.

Jean-Baptiste Duluc

 

 

Date de dernière mise à jour : 07/04/2024

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