Suicide des internes en médecine ...

un hommage silencieux devant le ministère de la Santé à Paris

Depuis le début de l'année 2021, cinq internes en médecine se sont suicidé. Un hommage silencieux a lieu ce samedi 17 avril 2021 devant le ministère de la Santé à Paris.

 Déroulement de la commémoration                            

Ce samedi samedi 17 avril 2021, à 14h30, devant le ministère de la Santé à Paris, un hommage silencieux est organisé par l’Intersyndicale nationale des internes en médecine (Isni), en hommage aux internes qui se sont donné la mort. 

OLIVIER VERAN

Un suicide tous les 18 jours

« Ensemble, rendons hommage à tous ces internes victimes d’un système hospitalier violent, pour ne jamais les oublier », indique l’Isni sur Twitter qui rappelle que depuis le début de l’année 2021, cinq internes se sont suicidé, soit un tous les 18 jours. 

Pointée du doigt, « un temps de travail hebdomadaire absurde » : « 58 h en moyenne, 70 h en chirurgie, 40% travaillent plus que 60 h par semaine, certains rapportent même des pics au-delà de 120 h, pas de possibilité de récupération ». 

Le tout dans des locaux parfois en piteux état : « internats délabrés et insalubres, bureaux exigus voire inexistants, insuffisance des équipements numériques, vétusté des hôpitaux… »

Pas assez de sanctions

Selon l’Intersyndicale, harcèlement et violences s’ajoutent à la fatigue : « Trop souvent la situation est considérée comme désagréable mais normale ».

L’enquête de l’Association Nationale des Etudiants en Médecine (ANEMF) de Mars 2021 rapporte que 40% des étudiants ont été victimes de harcèlement sexuel, 15% d’une agression sexuelle, 2.8% d’un viol. «

Ces étudiants sont les futurs internes que nous sommes, rappelle l’Isni. Nous avons subi et subissons le même environnement ».

Or, selon elle, l’impunité règne : « le Centre National de Gestion qui gère les 60 000 praticiens hospitaliers et hospitalo-universitaires publics montrent que la chambre disciplinaire n’a été saisie que de 5 cas en 2018.

Les plaintes ne sont donc pas traitées, voire même pas formulées ».

L’Intersyndicale demande le décompte horaire du temps de travail, le signalement des délits et crimes à la justice, la mise en place de « mesures conservatoires immédiates en cas de maltraitances » et la mise en place d’une cellule indépendante de signalement et de traitement des violences »

 

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