AUBERVILLERS : Blanchiment d'argent et mafia chinoise

Si la communauté chinoise vivant en France fait beaucoup moins parler d’être que d’autres communautés immigrées, notamment dans le domaine de la délinquance de rue et des violences aux personnes, une frange de celle-ci n’en est pas moins également gangrenée par la criminalité. certaines familles gérant des plateformes commerciales à Aubervilliers seraient même devenues les « championnes du monde » du blanchiment d’argent.

S’appuyant sur une diaspora présente partout dans le monde et sur sa capacité à monter des réseaux de sociétés aussi opaques qu’éphémères, ces familles mafieuses parviennent bien souvent à échapper aux contrôles et aux enquêtes.

Des enquêtes qui mettent pourtant en évidence des millions d’euros disparus du Centre international de commerce de gros France-Asie (Cifa), à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), et des plates-formes de blanchiment tenues par des organisations criminelles chinoises. Une note du ministère de l’Intérieur, rédigée en juillet 2022, précise que « ces groupes tirent leur force de l’implantation mondiale de leur diaspora ». Par ailleurs, on constate une récurrence des mêmes familles toujours impliquées dans les entreprises délictueuses.

La plupart de ces familles seraient originaires de la région du Zhejiang et plus particulièrement des abords de la ville de Wenzhou, et seraient arrivées dans la région parisienne dans les années 1990. Leurs trafics et opérations délictuelles s’organisent sous le couvert des entreprises qu’elles détiennent dans la confection, la vente en gros de textile, dans les restaurants et les bars-tabacs.

Ces organisations criminelles claniques produisent de complexes montages composés d’une multitude de sociétés éphémères.

Déjà en 2019, Europol a tiré la sonnette d’alarme en désignant ces organisations comme une menace grandissante ayant supplanté, au niveau mondial, « les blanchisseurs historiques des cartels d’origine mexicaine ou colombienne».

La Rédaction