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Européennes : Jean-Frédéric Poisson et Florian Philippot font front commun pour le Frexit

C’est une alliance que beaucoup d’observateurs politiques auraient jugée improbable, il y a encore quelques années. Mais, comme le dit le proverbe, « il n’est rien d’impossible à qui a bonne envie »…

Florian Philippot et Jean-Frédéric Poisson montent une liste commune aux  élections européennes - Le Salon Beige

Florian Philippot, président des Patriotes, et Jean-Frédéric Poisson, président de VIA, ont annoncé, ce jeudi 4 avril, la création d’une liste commune pour les élections européennes. Placé en tête de liste, Florian Philippot est également rejoint par Myriam Palomba, ancienne rédactrice en chef du magazine people Public et chroniqueuse récurrente de Cyril Hanouna dans l’émission Touche pas à mon poste !, sur C8 : elle figure en deuxième position. À la troisième place, Jean-Frédéric Poisson rompt définitivement avec le parti Reconquête, dont il était pourtant un des ardents soutiens lors de la présidentielle de 2022.

Une alliance comme « un acte naturel »

Cela fait longtemps que Jean-Frédéric Poisson et Florian Philippot discutent élections européennes. « Notre alliance s’est faite au fil des négociations et rencontres depuis fin 2023 », nous confie le président des Patriotes. Les deux hommes se connaissent depuis plus longtemps encore. « Depuis la période Covid », précise l’ancien vice-président du Front national, qui ajoute : « Et puis, nous avons déjà mené des alliances dans le Grand Est avec VIA et nous avions fait jusqu’à 7 %, c’est donc un acte naturel. »

Convaincu d’être « la surprise de ces élections » et de faire « au moins 5 % », Florian Philippot espère ratisser large parmi « les abstentionnistes qui ne se sentaient pas représentés jusqu’à présent, certains électeurs du Rassemblement national encore très attachés au Frexit et les fidèles de Zemmour qui le trouvent incohérent sur les questions européennes ». L’ancien député européen avait recueilli 0,65 % des suffrages lors du dernier scrutin, en 2019.

Autres défis, pour ce partisan acharné du Frexit : la présence, dans la course européenne, de François Asselineau, de l’Union populaire républicaine (UPR), et l’absence, sur la liste Philippot-Poisson, de Nicolas Dupont-Aignan. Pour Asselineau, Florian Philippot n’a qu’un soupir : « Nous avons été confrontés à un refus clair de leur part. Dans un monde normal, une alliance aurait dû se faire. » Pour Dupont-Aignan, il est formel : « Il appellera à voter pour nous. J’ai été l’un des seuls à le soutenir durant la présidentielle. Il serait cohérent que Debout la France soutienne notre liste. » De son côté, Jean-Frédéric Poisson précise à BV : « [Nicolas Dupont-Aignan, NDLR] a demandé à ses équipes de travailler sur le terrain en faveur de notre liste. »

Noyauter le Parlement européen de l’intérieur

Rompant définitivement avec le parti d’Éric Zemmour, Jean-Frédéric Poisson fait donc le choix du Frexit. L’ancien maire de Rambouillet se dit en total désaccord avec les récentes positions de la tête de liste Reconquête sur une nécessaire victoire de l’Ukraine. « Les positions de Marion Maréchal sur l’Ukraine ne nous conviennent pas car elles ne vont pas dans le sens de la paix », insiste le président de VIA. Partisan d’un arrêt net de tout soutien à l’Ukraine, Jean-Frédéric Poisson espère faire entendre la voix des « partisans de la paix » au sein du Parlement européen.

L’ancien membre de l’UMP veut travailler sur l’opinion publique française « parfois trop éloignée des vrais enjeux ». Mais à quoi servirait une présence de « frexiteurs » au sein du Parlement européen ? « Le fait d’être au cœur du système européen, c’est une caisse de résonance pour permettre de faire avancer cette question d’un référendum sur la présence ou non de la France au sein de l’UE et de diffuser nos idées pour qu’il y ait enfin la paix », explique avec conviction Jean-Frédéric Poisson.

Florian Philippot ne peut s’empêcher de faire référence au Brexit. Son modèle en politique ? « Mon modèle, c’est Nigel Farage, assure à BV l’ancienne éminence grise de Marine Le Pen. En se faisant élire, il a pu appuyer le Brexit et faire progresser cette idée au sein de la population britannique. » L’objectif affiché du « frexiteur » est clair : noyauter les institutions par l’intérieur. « C’est en travaillant au Parlement européen qu’on a véritablement accès aux dossiers et qu’on est en mesure de mieux dénoncer les pratiques de l’UE », martèle-t-il. La liste a jusqu'au 9 juin pour convaincre des Français de droite déjà sollicités par le RN, LR et Reconquête.

Julien Tellier

 

Date de dernière mise à jour : 06/04/2024

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