ÉDUCATION - Quand des associations WOKE interviennent à l’école, à l’insu des parents

Scolariser ses enfants dans le privé, débourser plus de 3.300 euros chaque année de frais d’inscription, penser ainsi préserver sa progéniture et découvrir, à une sortie d’école, que non, même dans l’enseignement privé, nos petites têtes blondes sont victimes de la propagande woke. C’est l’amère surprise qu’ont eue des parents de l’École alsacienne (Paris VIe), établissement élitiste où Pap Ndiaye scolarise ses enfants, avant les vacances de Pâques.

Activisme trans

Sans en avoir été avertis au préalable – il était, à l’origine, question d’une « invitation à la tolérance » -, les parents des élèves de 4e (13-14 ans) ont appris que leurs enfants ont dû assister à une séance de formation sur la transidentité menée par les militants d’OUTrans. Cette association, qui lutte notamment pour la reconnaissance des droits des personnes transgenres, est connue pour son activisme virulent. Sur son site Internet, OUTrans n’hésite pas à publier des brochures sur la sexualité trans au langage particulièrement cru, à encourager l’autodétermination des mineurs trans et à militer pour lever tous les freins à la conversion de genre. Résultat : à l’issue de la formation qui avait pour but de sensibiliser à la transidentité, les élèves semblent davantage choqués qu’instruits. « On avait vraiment l'impression qu'elles voulaient nous pousser à devenir trans, que c'était super cool de faire une transition », raconte l’un d’eux, dans un communiqué exhumé ce 11 mai par Laurence Azzéna-Gougeon, conseillère municipale Les Républicains dans le Var. Un autre adolescent ajoute : « Quand on a dit qu'on ne voulait pas d'hommes trans dans les toilettes de filles, on s'est fait traiter de transphobes. » Et un dernier de conclure : « Les animatrices parlaient comme si les trans [étaient] une énorme partie de la population, on sait bien que ce n'est pas vrai, et lorsqu'on leur disait cela, elles nous engueulaient. »

SALLE DE CLASSE

Sous-traitance au sein de l’Éducation nationale

Dans cette affaire, les parents n’étaient pas au courant et il est tout aussi possible que la direction de l’établissement n’ait pas non plus été informée, en amont, de la venue d’OUTrans. En effet, l’École alsacienne avait originellement confié à l’association anti-sexisme HandsAway le soin d’organiser cette session de formation. Mais HandsAway, association agréée par la ville de Paris, la région Île-de-France et la Direction générale de la cohésion sociale, a sous-traité cette formation à OUTrans, association partenaire. Ce n’est pas la première fois que HandsAway délègue ses missions auprès des collégiens et lycéens. Déjà, en janvier, elle avait fait appel à l’association féministe controversée Lallab alors même que ce collectif est régulièrement accusé de proximité avec la mouvance islamiste, que ce soit sur la question du voile ou sur la loi de 2004 sur les signes religieux ostensibles à l'école.

Sur le fascicule du projet « Collège pour l’égalité » de HandsAway, on découvre ainsi une dizaine d’associations partenaires. Toutes peuvent être envoyées, au nom de HandsAway, dans différents établissements scolaires, sans agrément exprès du ministère de l’Éducation nationale. Si certaines associations s’inscrivent dans la mouvance féministe, la plupart de ces collectifs sous-traitants posent question. On trouve, par exemple, Maydée, qui incite les élèves à dégenrer les tâches domestiques. Ou encore des associations « intersectionnelles » telles que Tant que je serai noire (qui lutte contre les préjugés racistes et féministes) ou Shams France (qui se préoccupe de la visibilité des LGBT maghrébins). Enfin, aux côtés d’OUTrans, Décolonisons le féminisme, un collectif féministe antiraciste qui lutte contre l’islamophobie, propose aux élèves de « créer un espace de discussion bienveillant et inclusif ».

Au-delà de la diffusion de l’idéologie woke au sein des écoles, qui pose en soi un grave problème, la question de la sous-traitance interroge sur le droit de regard dont disposent les parents, le corps enseignant et les autorités publiques sur les intervenants extérieurs aux établissements scolaires. Elle pose aussi la question des possibles dérives qu’elle peut engendrer.

Clémence de Longraye

Date de dernière mise à jour : 13/05/2023

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