Quand Edouard Philippe et la région Normandie financent un rappeur islamiste

À l’occasion du festival de l’Armada à Rouen, le rappeur Médine se représentera en tête d’affiche du concert, organisée à cette occasion de samedi 17 juin. Connu pour ses propos antifrançais, il avait déjà suscité la polémique à plusieurs reprises lors de sa dernière tournée. Deux jeunes étudiants, dont un élu municipal de Gaillon ont demandé l’annulation de son concert, sans réponse de la région.

C’est sous le pont Guillaume-le-Conquérant, haute figure historique de la Normandie, qu’auront lieux les différents concerts qui animeront le festival de l’Armada. Événement organisé co-jointement par la mairie de Rouen et la région depuis 1989, il avait objectif de réanimer les bords de quais de Seine alors laissés à l’abandon et réhabu. Ainsi, tous les quatre ans, la capitale normande accueille voiliers et bâtiments militaires, pour la visite de centaines de milliers de festivaliers. En parallèle, des concerts et animations se tiennent le long du fleuve. Cette année, la programmation met à l'honneur de nombreux artistes de variété ainsi que les rappeurs Black M et Médine.

Auteur de l’album Jihad, le rappeur Médine a défrayé plusieurs fois la chronique ces derniers mois, pour ses provocations de fort mauvais gout, lors de ses concerts, à des élus de la République. Fin mars, par exemple, il se filme en train de lancer des fléchettes sur un portrait de l’ex-député Les Républicains Bernard Carayon. Un mois plus tard, il récidive en proposant à ses fans de frapper dans une piñata aux effigies d’Edwige Diaz député RN et Julie Rechagneux conseillère régionale, du même parti également. Il va même jusqu’à organiser un concert d’ « accueil »  pour perturber le traditionnel banquet du 1er mai organisé, cette année au Havres, par le Rassemblement National et présidé par Marine Le Pen. Outre ses appels à la violence ciblés, Médine affiche clairement dans ses textes une idéologie anti-républicaine. Dans sa chanson Don’t Laïk, il fait l’apologie de la Charia « Si j'applique la Charia, les voleurs pourront plus faire de main courante. Ils connaissent la loi, on connait la juge » et se vante de « Crucifier les laïcards comme à Golgotha ». Par ailleurs, l’artiste ne cache pas ses liens avec l’association Havre de Savoir, proche de l’organisation des frères musulmans, comme le révèle cette tribune publiée dans Causeur de deux jeunes étudiants rouennais Grégoire Houdan et Edouard Varin. Après la publication de cette tribune, le chanteur n’avait pas hésité à insulter les deux jeunes hommes sur Twitter, les comparants aux frères Kouachi, auteurs de l’attentat à Charlie Hebdo en 2013 « Ils n'ont pas changé les frères Kouachi... toujours là à faire chier les concerts. » les deux jeunes normands ont d’ailleurs annoncé porter plein pour injure publique. 

Région Normandie un silence complice
Contacté par Omerta, Edouard Varin, auteur de la tribune, a bien voulu réagir aux propos polémiques du rappeur, à son encontre. « Pour nous, les propos des chansons du rappeur Médine, ne sont pas acceptables, pour un concert financé par l’argent public, les contribuables n’ont pas à payer pour le concert d’un artiste qui prône ouvertement sa haine de la République et de notre pays. » Les deux étudiants, par ailleurs militants du mouvement les Jeunes Républicains, affilié LR, se sont également expliqués sur la motivation de leur geste, « avec cette tribune, nous voulions alerter la société et interpeller le président de la région Normandie Hervé Morin, » mais l’administration n’a pas réagi de son côté. Ce silence démontre la complicité des pouvoirs publics et de la majorité centriste, qui ne voit aucun inconvénient à financer des artistes ouvertement antirépublicains, qui n’hésitent à insulter et menacer même symboliquement les députés, qui ont eu l’audace de dénoncer leur haine. Dans la presse régionale, le danger se trouverait dans l’autre camp. Par exemple, Ouest France dans un article du 9 juin titrait « L’extrême-droite s’oppose au concert du rappeur Médine à l’Armada de Rouen, la Région le soutient. » Ainsi, selon le quotidien, ce seraient les deux étudiants, présentés comme d’extrême-droite, donc anti-républicain, qui tenteraient de bâillonner la liberté d’expression. On assiste ici à un inversement des valeurs dans un monde où les rois sont bouffons et les bouffons sont rois.

Julien Lusinchi

Date de dernière mise à jour : 24/08/2023

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