Comment sont apparus les Juifs en Europe entre le premier et cinquième siècle ?

Comment sont apparus les Juifs en Europe entre le premier et cinquième siècle ?

Ce texte a pour but de réfuter l'idée communément admise sans preuves historiques que les Juifs européens, notamment, sont les descendants de Juifs expulsés de Palestine depuis la destruction du temple d'Hérode en 79 de notre ère, en montrant comment des communautés juives sont apparues en Europe au 5ᵉ siècle de notre ère.

Comme on le verra plus loin dans le texte, si l'on admet que le droit « au retour » en Palestine est justifié pour les Européens de confession juive, alors ce droit au retour est tout autant justifié pour l’ensemble des Européens de confession chrétienne.

On verra que les historiens qui se sont investis dans l'étude des religions monothéistes savent pertinemment que les Juifs vivant sur le sol européen sont majoritairement des Européens qui ont opté pour le judaïsme lorsqu'ils ont eu à se prononcer sur la nature messianique de Jésus de Nazareth vers cinquième siècle de notre ère. Mais pour des motifs partisans, la réalité historique est confinée, par bribes, dans d'obscurs ouvrages savants qui prennent la poussière dans les bibliothèques universitaires ou confessionnelles.

On verra également que ces mêmes historiens savent pertinemment que le christianisme et le judaïsme ont commencé à se séparer seulement à partir du 2ᵉ siècle et que la séparation a duré plusieurs siècles, et ce n'est que vers la fin du 5ᵉ siècle que juifs et chrétiens sont devenus les fidèles de deux religions séparées, bien qu'il existe encore aujourd'hui des preuves que les juifs et les chrétiens ont continué à se considérer comme deux courants d'une même religion jusqu'au début du vingtième siècle.

On verra également que les historiens savent pertinemment qu'en Palestine même, les Juifs, loin d'avoir été expulsé de « la terre promise » comme on veut nous le faire croire aujourd'hui, ont vécu côte à côte avec les chrétiens sur les mêmes terres, et ce, jusqu'aux conquêtes musulmanes du 7ᵉ siècle, et au-delà jusqu'aux croisades.

Mais d'abord, il faut aborder ce qui se cache derrière la notion de diaspora juive qui est frauduleusement indiquée comme suit : « La diaspora juive ( (he) Tefutzah, « dispersé » ou Galout, « Exil  ») désigne la dispersion du peuple juif à travers le monde et quelle a commencé lors de l'Exil à Babylone, au vie siècle avant J. -C. Elle s'est accentuée après la conquête du royaume de Judée par les armées romaines qui s'achève par la destruction du temple d'Hérode 70 après J. -C. »

Comme on le verra, la diaspora juive n'est pas ce que l'on nous raconte, et même si cela était, est-ce que cela justifierait un droit au retour 2000 ans plus tard et le droit de massacrer les habitants actuels.

Mais comme on va le voir, en dehors des notions d'antériorités et donc de légitimité sur un territoire donné, la « diaspora juive » et le « peuple juif » ne sont pas ce que l'on veut faire croire.

Ce que l'on nomme une diaspora a été et est toujours une migration, pour raisons économiques principalement. Dans l'antiquité, il y a eu les diasporas romaines, juives, grecques, phéniciennes, il s'agissait essentiellement des négociants et commerçants installés dans les centres de commerce, et la diaspora juive ne dérogeait pas à la règle, elle était composée des négociants et commerçants qui s'étaient installés à l'étranger pour les affaires. De nos jours, il existe également de nombreuses diasporas, par exemple la diaspora portugaise dans le monde est estimée à plus de 80 millions de personnes (sans tenir compte des 200 millions de Brésiliens ), s'il prenait l'envie à cette diaspora portugaise de retourner au Portugal, nul doute que cela poserait des problèmes insolubles à ce petit pays de 10 millions d'habitants.

La diaspora juive du temps de Babylone et de la Perse.

Ce que l'on nomme « diaspora juive » est un détournement de sens du mot diaspora : en effet, ce mot a été chargé d'un contenu spécifique sous-entendant que les Juifs de l'antiquité auraient été dispersés hors de la Palestine, soit par les babyloniens et les Perses, soit plus tard par les Romains.

Concernant l'épisode Babylone et Perse, on pourrait écrire des pages, mais cela n'est pas l'objet de ce texte, on se contentera d'indiquer que seules les élites aristocratiques et religieuses ont été exilées et en aucune façon, l'ensemble de la population. Des études archéologiques et démographiques montrent que la population a été réduite d'à peine 10 % de ce qu'elle était avant l'exil. Nous sommes bien loin d'une dispersion du « peuple juif ».

De plus, après la prise de Babylone par les Perses, l'empereur Cyrus II manifesta une grande mansuétude envers les Hébreux de Babylone, en leur restituant tous les objets précieux de culte emportés par son prédécesseur, et il autorisa tous les Hébreux à retourner à Jérusalem, liberté dont beaucoup ne profitèrent pas, choisissant de rester à Babylone, ce qui laisse donc penser que les conditions de vie devaient leur être très favorables et qu’ils s’étaient bien intégrés. Et surtout, il incita tous ceux qui avaient choisi de retourner à Jérusalem à reconstruire le Temple, faisant lui-même des dons généreux pour permettre la réalisation de l’entreprise. Les descendants des Hébreux qui ont fait le choix de rester à Babylone seront ceux-là mêmes qui rédigeront le Talmud de Babylone, dont on verra l'importance plus tard pour le judaïsme moderne.

Selon la bible, plus de quarante mille profitèrent de l'autorisation pour quitter Babylone. Mais les livres bibliques témoignent aussi que beaucoup s'étaient installés et restèrent à Babylone qui devint un centre majeur du judaïsme et qui assura sa diffusion au Moyen-Orient, mais également la présence pérenne des descendants des Hébreux juifs dans cette partie du monde.

Contrairement à l'idée répandue, les Hébreux, vaincus à la guerre, ont bénéficié de conditions autrement plus acceptables que ce que leurs descendants spirituels infligent aux Palestiniens d'aujourd'hui. Sans les Perses, Israël et le Temple de Jérusalem n'auraient pas vu le jour et le rayonnement du judaïsme dans tout le Moyen et Proche-Orient, ainsi que sur le pourtour de la Méditerranée, n'aurait jamais existé. Le christianisme lui-même doit son existence à la mansuétude de Cyrus II, un ancêtre des Iraniens, envers les Hébreux. Par une ironie dont l'histoire a le secret, ceux que les Iraniens de l'antiquité ont sauvés il y a 2500 ans veulent aujourd'hui atomiser l'Iran actuel.

Et pourtant, les inventeurs de la légende de la diaspora spécifique des Juifs présentent cet épisode historique comme un des éléments de preuve de la « dispersion du peuple juif », or, c'est l'inverse qui s'est réalisé. Non seulement les Hébreux n'ont pas été dispersés, contrairement à ce que prétend la légende, mais les exilés, nobles et religieux, ont été particulièrement bien traités au regard des normes antiques, et leur exil a largement contribué à la propagation du judaïsme dans tout le Proche et Moyen-Orient.

La diaspora juive du temps des Grecs et de Rome.

À la suite des révoltes successives des juifs contre Rome, Les juifs sont interdits de séjour à Jérusalem sous peine de mort en 135 après J.-C. Mais les romains n'ont expulsé aucuns juifs des territoires occupés par les Hébreux, hormis les prisonniers de guerre emmenés à Rome. Les six ou sept millions d'habitants de confession juive ont continué à vivre sur les terres de la Palestine et territoires proches, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire. Ils ne sont jamais partis, ils n'ont jamais quitté ce bout de terre depuis 2000 ans, et aujourd'hui, ces descendants des Juifs de l'antiquité sont massacrés par ceux qui se sont convertis au judaïsme en Europe et qui prétendent incarner le judaïsme.

Mais on y reviendra.

Au début de l'Empire romain, il y aurait eu près de 8 000 Juifs vivant à Rome. Ils sont nombreux à Damas, à Antioche. Il y aurait près de 1 million de Juifs résidant en Égypte (soit le huitième de la population). Cette importance de la population pratiquant la religion juive est en grande partie due aux conversions volontaires, mais aussi forcées, comme celles opérées par les rois Hasmonéens sur les territoires qu'ils contrôlent dans et autour de la Palestine.

Les Juifs de la diaspora ne représentaient qu'une faible part de la population juive, et pour la plupart d'entre eux, il s'agissait d'une diaspora économique tout à fait normale à l'époque.

Avant la prédominance de Rome, les Juifs avaient profité de la domination grecque pour s'installer tout autour de la Méditerranée : au IVe siècle avant J.-C., la Palestine est conquise par Alexandre le Grand. Au cours des luttes pour le partage de l'empire d'Alexandre, la Palestine est disputée entre les Séleucides d'Antioche et les Lagides d'Égypte. Les Juifs accroissent leur présence dans les régions soumises aux Ptolémées (souverains de l'Égypte) et aux Séleucides, en Syrie, en Asie Mineure et dans les îles grecques.

Vers 300 av. J-C, le roi Ptolémée Soter envahit la Palestine. Il confie à des Juifs la défense des forteresses grecques établies en Cyrénaïque (région côtière de l'actuelle Libye). Beaucoup de Juifs viennent s'établir à Alexandrie, capitale de l'Égypte lagide. Les Juifs occupent deux des cinq quartiers principaux de la ville.

Pendant les guerres puniques (en 254-146 av. J-C), de nombreuses communautés juives s'installent en Libye et en Afrique du Nord où elles convertirent des populations berbères. (D’où sont issus les Juifs algériens francisés par le décret Crémieux en 1870).

Comme on le voit, les Juifs n'ont pas été expulsés des terres ancestrales qu'ils occupaient pendant l'antiquité par les Romains, et les Juifs ont été traités par Rome comme l'ont été tous ceux qui ont été vaincus par les légions romaines : quelques milliers de prisonniers emmenés en esclavages à Rome, et si de nombreux juifs se sont expatriés pour raison de commerce et de négoce, 6 à 7 millions de juifs n'ont pas quitté les terres de la Palestine et des contrées avoisinantes ni de l’Égypte, et ils sont de plein droit les ancêtres de ceux que Netanayou veut éradiquer, bien qu'ils ne pratiquent plus la même religion.

Cette diaspora n'a vraiment pas de réalité en dehors principalement des commerçants juifs qui se sont expatriés pour raisons personnelles et des prisonniers que les Romains ont emmenés à Rome après les défaites juives.

La prétendue dispersion de plus de 5 000 000 de Juifs à partir de 80 après J.-C. aurait pourtant dû laisser des vestiges archéologiques, des témoignages, des anecdotes répercutées jusqu'à nos jours, et pourtant aucun historien n'a pu exhumer dans l'histoire la moindre allusion à ce transfert gigantesque de population, surtout pour l'époque.

Le plus significatif est qu'aucune communauté juive en Europe ou ailleurs n'a conservé dans ses traditions orales ou écrites la moindre allusion à leur déportation depuis la terre promise, aucun chant folklorique décrivant la traversée de la Méditerranée et des territoires inconnus.

Il y a une bonne raison à cela : il n'y a jamais eu de convois de réfugiés juifs depuis la Palestine romaine vers les cotes européennes ou barbaresques par voie de terre ou de mer.

Si aucune source historique ne fait état de déplacements massifs de personnes, ni de l'arrivée de réfugiés en quelques points du continent européen ou des cotes de l'Afrique du Nord, c'est tout simplement parce que cela n'a jamais eu lieu. L'arrivée de centaine de milliers de personnes sur les côtes françaises ou espagnoles aurait été remarquée. Et comment nourrir un tel afflux d'humains ? Inenvisageable tout simplement. La logistique de l'époque ne le permettait pas, les armées de quelques milliers d'hommes en déplacement étaient un casse-tête logistique alors que penser de l'ampleur de la tâche pour déporter des millions de réfugiés.

Faut-il préciser également que les moyens logistiques pour déplacer des millions d'hommes, de femmes et d'enfants n'existaient tout simplement pas à l'époque, l'ensemble des Marine de guerre ou commerciales n'y aurait pas suffi. De plus, le coût financier d'une telle entreprise n'était tout simplement pas soutenable, Rome en serait sorti ruiné pour de longues décennies.

Faut-il aussi rappeler que le droit humanitaire international, tant vanté aujourd'hui bien que totalement illusoire, n'était pas à l'ordre du jour au cours du premier siècle de notre ère, l'empire romain se serait contenté de passer les Juifs au fil de l'épée, ce qui n'aurait pas soulevé d'objection à l'époque ?

La présence du judaïsme en Europe entre le 4ᵉ et le 5ᵉ siècle après J.C.

Pour résumer, il n'existe pas de trace de migration forcée ou volontaire de 5 millions de juifs depuis la Palestine vers l'Europe entre le moment de la destruction du temple d'Hérode et le cinquième siècle après J.C, mais au cours du 5ᵉ siècle, des communautés pratiquant le judaïsme font leur apparition en différentes parties de l'Europe, et de nombreux témoignages sont parvenus jusqu'à nous de l'apparition de ces communautés.

C  Chapoutier

 

Date de dernière mise à jour : 24/11/2023

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