INSOLITE : 17 bébés devenus français par la grâce d’un papa professionnel

Pour ce Franco-Camerounais, le business consistait à reconnaître des enfants. Il n'y a pas de sot métier. L'homme arrondissait ses fins de mois en allant déclarer des bébés qu'il n'avait pas conçus mais qui allaient ainsi se voir dotés de la nationalité française. Des mamans camerounaises faisaient appel à cet adopteur professionnel pour assurer l'avenir de leur progéniture et pouvoir, de cette manière, bénéficier de titres de séjour. Moyennant 500 euros, l'affaire était conclue. Un jeu d'enfant.

L'employé d'une mairie de Haute-Garonne ayant remarqué que l'heureux papa se présentait pour la seconde fois en quelques semaines alerta les autorités. Il ne pouvait s'agir d'une renaissance. Au terme d'investigations, les enquêteurs constatent que l'abonné des registres municipaux est le père de 17 enfants déclarés à Toulouse et dans plusieurs villes, entre 2003 et 2023. Deux rabatteurs traquaient les ventres ronds. Un papa français leur tendait les bras. Le Parisien précise que la rétribution s'effectuait parfois en nature. Le service après-ventre était assuré. Rendez-vous dans neuf mois pour le suivant.

Le trio a reconnu les faits, mais n'allons pas imaginer quelque intention vénale. Nous voilà en présence de bienfaiteurs qui agissaient dans l'intérêt des familles. Des bons papas Noël avec plein de bons sentiments dans leur traîneau. Au cours de leur procès qui interviendra fin novembre 2024... onze mois ! Une grossesse et demie. Combien de vocations paternelles envolées ?

Mais revenons à cette cour de justice qui donnera l'occasion, au patriarche virtuel, de vanter l'aspect philanthropique de son entreprise. Que d'émotions à l'écoute de l'avocat expliquant que ce géniteur par correspondance était sur le point de sauver l'Afrique tout entière. Des Français à 500 euros pièce. Moins cher qu'un passeur ! « Cet homme, monsieur le juge, était le sérial remplaceur que nos élites attendaient. » La peine sera sévère mais juste. Réception à l'Élysée, petits fours et décoration. Condamnés à adopter à un niveau industriel. Il y a des sots métiers.

Jany Leroy