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Brest : les islamistes projetaient de massacrer tout un village

France orange mécanique, épisode 761. Après trois ans et demi d’instruction, six hommes, dont un mineur, impliqués dans la préparation d’actes violents façon État islamique ont été renvoyés devant la cour d’assises des mineurs spéciale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, informe l'AFP. Nés entre 1983 et 2003, les six accusés, dont cinq encore détenus, sont soupçonnés d'avoir envisagé plusieurs cibles pour des actions violentes : la base navale de Brest, les célébrations du Nouvel An chinois en France, une synagogue, des matchs de foot...

Le drapeau noir de Daesh, un détournement des symboles de l'Islam

Depuis septembre 2019, la DGSI suivait Mohamad D., un Palestinien né en 1985 à Homs, en Syrie, arrivé en France avec le statut de réfugié en novembre 2015. D’après les enquêteurs, l’individu aurait combattu dans les rangs de l’État islamique en Syrie en 2014, avant sa venue dans l’Hexagone - ce qu’il conteste. Il y a quatre ans, ce sont d’abord ses liens avec Wahid Bouraya, propriétaire de l’épicerie orientale « Chez Wahid », située en périphérie de Brest au 246, rue Jean-Jaurès, qui interrogent les enquêteurs. En effet, le commerçant d’une trentaine d’années avait déjà été condamné pour apologie du terrorisme. Au lendemain des attentats du 13 novembre, l’homme avait simulé le mitraillage d’un fourgon de police. Condamné à trois de prison avec sursis en 2018, il a pu continuer de vivre quasi normalement avant son interpellation, en 2020, pour projet d’attentat.

Un boucher pas comme les autres

Wahid Bouraya est décrit comme quelqu’un de manipulable « car trop gentil » et « bien dans sa peau » par ses proches. Tellement bien dans sa peau qu’il accueillit régulièrement, entre 2019 et 2020, dans son fonds de commerce, des réunions au parfum de préparatif d’attentat. Mais le proverbe ne ment pas : les murs ont des oreilles. Sonorisée par les renseignements généraux, la boutique orientale du « gentil » trentenaire s'est révélée être le quartier général d’une dangereuse équipée.

Dans une sonorisation du 9 décembre 2019, Mohamad D. dit à Wahid B. : « Il nous faut un peu d'entraînement, il nous faut des armes, et il faut apprendre certaines choses [...] On peut y aller pas trop loin, par exemple, on va voir les campagnes. On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c'est facile [...] Il faut avoir l'audace, et que tu aies tout prévu. » Un peu d'audace, un soupçon d'anticipation, des kalachnikov... et le tour est joué.

Si les hommes se défendent en prétendant que ces enregistrements sont décontextualisés, les juges antiterroristes ne sont pas dupes et mentionnent des séances de paintball (pour s’entraîner au tir), des projets d’achat d’armes à Brest et en Bosnie-Herzégovine, une fascination collective pour les attaques djihadistes et leur camarade Mohamad D. combattant de Daech.

Une sphère islamiste bien identifiée

Depuis longtemps, le boucher musulman – à deux doigts d’être un boucher islamiste – aurait dû éveiller les soupçons. Marié à Donia B., Bretonne convertie à l’islam, avec qui il a deux filles, Wahid B. était déjà connu pour ses relations étroites avec l’islamisme radical. En septembre 2014, sa femme et lui avaient été arrêtés à la frontière serbo-bulgare, route bien connue du djihadisme à l’époque. À leur retour en France, sa compagne, depuis divorcée (elle vit désormais avec un autre homme au Maroc, rapportent nos confrères du Télégramme), devient une militante islamiste assumée. Contrainte de pointer chaque jour au commissariat de la ville, Donia B. venait toujours vêtue d’une burqa et de gants noirs, alors même que la France venait de vivre les attentats du 13 novembre et subissait l'état d’urgence.

Julien Tellier

On apprend ainsi incidemment qu'on a échappé au massacre d'un « petit village  gaulois » par des islamistes, à la manière du Hamas massacrant un kibboutz.

Date de dernière mise à jour : 01/12/2023

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