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L’ÉTÉ SERA CHAUD : les jeunes en grève pour le climat

Article de Jany Leroy

Cernés que nous sommes de plastiques flottants, de déchets polluants, de pesticides empoisonnants et autres fléaux, le climat reste l’entité fumeuse en tête du combat écologique. Le tube de l’été, de l’hiver et de toutes les autres saisons. S’il en reste. Ce vendredi, la lutte s’intensifie avec l’appel aux jeunes à une « grève mondiale pour le climat ». Dieu ne pourra rester insensible.

Le flou artistique de la démarche se confirme avec l’appel lancé par le collectif Youth for Climate qui demande de se mobiliser « pour la préservation de la biodiversité, contre le dérèglement climatique et pour une justice sociale » (et plus de beurre dans les sandwichs).

Le bric-à-brac présent dans le fourre-tout n’est assorti d’aucune idée maîtresse.

Préserver la biodiversité comment ?

Mettre fin au dérèglement de quelle manière?

L’absence de ciblage précis, de dénonciations claires ou de propositions concrètes laisse dubitatif. Le brouillard est opaque.

D’où la popularité du mouvement.

Le bobo revenant d’un séjour aux Seychelles hésiterait peut-être à défiler sous des banderoles affirmant noir sur blanc : avions pollution ! Voyageurs réchauffeurs ! Ah, mon Dieu, qu’il est confortable de marcher pour la planète dans mes Nike made in China, pays en tête des émanations de gaz à effet de serre. Greta la ténébreuses a noué ses plus belles tresses.

Les jeunes ont entendu sa détresse. Ils feront la grève pour le climat, préviendront leurs amis de les rejoindre à l’aide de leur smartphone dernier modèle, puis iront se restaurer d’un hamburger-frites emballé à grand renfort de polystyrène, cartons, plastique…

La formule « Je pollue un maximum » à 11,50 €.

Greta Thunberg a montré le chemin avec la célèbre photo qui la montrait dans un train se délectant d’une succulente nourriture industrielle.

D’après ses parents, après son départ, il ne restait plus rien. Elle avait même mangé les emballages. C’est un phénomène.

L’appel des climato-foldingues omet de préciser aux jeunes qu’une forte diminution du CO2 (gaz carbonique) dans l’air implique un changement en profondeur de leur rapport à la consommation. D’une manière générale, le discours se situe sur le registre de l’abstraction.

Le climat est le mot-clé d’une idée dont les suiveurs se gardent d’examiner le contenu. Les ténors du mouvement, de leur côté, évitent de creuser un sujet qui pourrait les placer face à des contradictions très embêtantes.

L’antagonisme entre mondialisme, libre circulation de ceci et cela et gaz à effet de serre pourrait voir Claire Nouvian exploser en vol. Boum. Surchauffe des circuits… Il fallait s’y attendre.

« Le vendredi 24 mai, soyons toutes et tous en grève pour exiger notre droit à un futur ! » clame le collectif.

La grandiloquence est de sortie. Tous drapés dans un concept encore plus vague que la surface des océans qui charrient des monceaux de plastique. Dans les boîtes (en polystyrène) où l’on danse, le climat est indéniablement le tube de l’été (en PVC). Un ado enlace une jeune inconnue : « Vous habitez sur la Terre ? » Non, elle vient de la planète Greta.

Elle rajuste ses tresses et lui conte sa détresse. Waouh ! L’été sera chaud sous les tee-shirts et les maillots.

Jany LEROY

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