Femme brûlée vive en Gironde

Son ex-conjoint, mis en cause, avait déjà été condamné pour des violences conjugales.

ENQUÊTE - Le parquet de Bordeaux a apporté des précisions ce mercredi sur le meurtre d’une jeune femme de 31 ans survenu mardi soir à Mérignac, près de Bordeaux

Mardi, une jeune femme de 31 ans, mère de trois enfants de 5, 7 et 13 ans, a été tuée dans une rue proche de son domicile à Mérignac, près de Bordeaux. Le parquet de Bordeaux livre ce mercredi quelques éléments sur l'enquête qui met en cause son ex-compagnon, déjà condamné pour des violences conjugales.

UNE FEMME

A 18h10, plusieurs détonations et des cris ont été entendus, avenue Carnot à Mérignac. « Deux témoins voyaient une femme tomber au sol sur la voie publique, touchée aux cuisses, manifestement poursuivie par un homme, détaille le parquet de Bordeaux dans un communiqué. Alors que la victime était au sol, l’individu prenait un bidon dans une camionnette stationnée à proximité, aspergeait la femme d’un liquide et l’immolait par le feu. »

L’homme était armé lors de son interpellation

Le domicile de la victime se situait à quelques centaines de mètres du lieu du drame et a été découvert en partie incendié mais vide de tout occupant. « Les enfants ne se trouvaient pas au domicile au moment des faits, les deux plus jeunes étant dans une structure de garde, l’aîné chez une amie. Ils ont fait l’objet d’une prise en charge psychologique par le SAMU », précise le parquet qui s’est déplacé sur les lieux. « Tout le quartier est choqué, une marche blanche est en train de s'organiser, commente Alain Anziani, maire (PS) de Mérignac. Une cellule psychologique a été ouverte pour les enfants et ensuite pour les habitants ». Certains riverains ont en effet assisté à la scène.

L’ex-compagnon de la victime a été interpellé par les services de la BAC à 18h45 sur la commune de Pessac, proche de Mérignac. « L’intéressé était porteur d’un fusil de calibre 12, d’un pistolet à gaz et d’une ceinture de cartouches. Il est à cette heure en garde à vue », précise le parquet.

Condamné en 2020 pour violences volontaires

L’homme mis en cause est déjà connu des services de police. Il a été condamné le 25 juin 2020 par le tribunal correctionnel de Bordeaux dans le cadre d’une comparution immédiate « pour violences volontaires par conjoint (sur la même victime) à la peine de 18 mois dont neuf mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans avec mandat de dépôt décerné à l’audience », ajoute le parquet.

Mercredi, des voisines de la victime exprimaient leur colère. « Elle avait trouvé la force de se séparer, au printemps dernier, quand son mari a été condamné à de la prison après l’avoir une nouvelle fois frappée. Mais il est ressorti en septembre ou octobre. Depuis, il la harcelait, l’espionnait, la suivait (…) Il y a près de deux mois, il l’a une nouvelle fois agressée devant un supermarché. Il a réussi à la faire monter dans son fourgon et a tenté de l’étrangler. Elle est parvenue à s’enfuir », ont-elles assuré au journal Sud-Ouest, précisant que la « police avait été prévenue ».

Une importante enquête de voisinage a été lancée et une cellule médico-psychologique mise en place devant l’émoi suscité par le crime. L’enquête ouverte du chef d’homicide volontaire par conjoint et destruction par incendie a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique.

« Le combat contre les violences conjugales et les féminicides continue », a assuré dans un tweet la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa se disant « horrifiée par ce crime ignoble ». Une marche est organisée par un collectif luttant contre les violences faites aux femmes ce mercredi soir à 18 h, à Mérignac. 

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