Les Champs-Élysées, histoire d’une avenue pas comme les autres

Mondialement connue, la « plus belle avenue du monde » n’a plus grand chose à voir avec ce qu’elle était à l’époque de sa création, au 17e siècle. Ancienne terre marécageuse devenue sous Louis XIV voie royale, c’est aujourd’hui l’une des avenues les plus emblématiques de Paris, où paradent au milieu des enseignes prestigieuses les touristes venus du monde entier. Découvrez l’histoire d’une avenue pas comme les autres…

CHAMPS ÉLYSÉES

À partir de 1666, Louis XIV charge André Le Nôtre, jardinier du Roi, de transformer intégralement le jardin des Tuileries, et d’ouvrir un chemin pour faciliter la route jusqu’à Versailles. Dans l’axe du Palais, aujourd’hui disparu, Le Nôtre prolonge l’allée centrale du jardin par une large voie bordée d’une double rangée d’ormes. Une voie aménagée dans une région marécageuse et broussailleuse située hors des limites de Paris, qui se terminait au niveau de l’actuel rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault.

On décida alors de recouvrir le Grand-Égout et, en 1777, un poste de garde Suisses est installé sur l’avenue. Les Champs-Élysées commencent alors à connaitre une certaine animation, notamment grâce aux beaux hôtels particuliers qui se construisent dans la rue du Faubourg Saint-Honoré. S’installent également des jeux de paumes et de boules, des restaurateurs et des limonadiers.

Mais ce ne fut qu’à partir de 1828 que l’avenue des Champs-Élysées commença à connaitre de véritables embellissements : trottoirs, contre-allées asphaltées, éclairage avec la mise en place de 1.200 candélabres au gaz, installation d’établissements publics, cafés, restaurants, salles de concert et de théâtre… Le développement se continuera jusqu’au Second Empire, qui donnera à l’avenue toute son élégance. Si la majorité des somptueux hôtels particuliers construits à cette époque ont disparu pour laisser place à des immeubles – plus rentables – les Champs-Élysées n’ont depuis cessé d’être l’épicentre du luxe parisien.

C’est également au cours du 19e siècle que de grandes enseignes s’installent sur les Champs-Élysées. Et pas n’importe lesquelles… Située sur la route du Bois de Boulogne, lieu préféré de la haute société pour les promenades mondaines, l’avenue est un lieu stratégique pour l’industrie hippomobile. Les grandes maisons s’installent avenue des Champs-Élysées, où la clientèle peut découvrir les nouveaux modèles de véhicules. Puis, lorsque la traction mécanique remplace la traction hippomobile, les concessionnaires auto apparaissent : Mercédès en 1902, Peugeot et Renault en 1908… En 1909 plus de 22 maisons ont leur vitrine sur l’avenue des Champs-Élysées.

Aujourd’hui encore, les grands concessionnaires automobiles sont présents sur les Champs-Élysées, suivis au 20e siècle par l’industrie du luxe puis par des enseignes grand public.

Les Champs-Élysées, haut-lieu historique

Derrière le faste de l’avenue se cache également un passé étroitement lié aux grands évènements de l’histoire de France.

Le 5 octobre 1789, c’est en empruntant cette avenue que plus de 7.000 femmes se sont rendues à Versailles pour réclamer au roi du pain. Le lendemain, le cortège traversera les Champs-Élysées dans le sens inverse, accompagné par la famille royale, contrainte de s’installer au coeur de Paris, dans le Palais des Tuileries.

u retour de la fuite manquée de Varennes, c’est aussi par les Champs-Élysées que la famille royale est ramenée dans Paris le 25 juin 1791. Alors que deux haies de gardes nationaux rendaient les honneurs la crosse en l’air, des pancartes indiquaient : « celui qui applaudira le Roi sera bâtonné, celui qui l’insultera sera pendu ».

En 1814, à l’entrée des forces européennes alliées dans Paris, des milliers de cosaques campèrent sur les Champs-Élysées. Ils y resteront tout le printemps, et laisseront derrière eux des expressions encore utilisées aujourd’hui

Enfin, le 26 août 1944, c’est encore les Champs-Élysées que le Général de Gaulle descendra pour fêter la libération de Paris devant plus de deux millions d’âmes.

La Rédaction

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