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Autoroute Toulouse-Castres. Une des plus grandes aberrations routières d'Occitanie va perdurer

 C'est une aberration en Occitanie. Sur le tracé de l'autoroute Toulouse-Castres, un échangeur a été livré incomplet. Malgré les lourds travaux en cours, il va le rester...

C'est au niveau de l'échangeur et du diffuseur de Gragnague, au nord-est de Toulouse, qu'une des plus grandes incongruités routières perdurent depuis quasiment 30 ans. Et qu'elle va perdurer malgré les lourds aménagements liés à la future autoroute Toulouse.

C’est une des grandes aberrations routières de l’Occitanie. Et une aberration qui va devenir encore plus criante avec la mise en service de l’autoroute Toulouse-Castres (A69) dans les prochains mois.

Car malgré les millions d’euros mis sur la table, des aménagements à tout crin réalisés entre les deux villes, et un coût du trajet qui va exploser avec l’instauration d’un péage à Verfeil, au nord-est de Toulouse, cette grande aberration va perdurer.

Ceci en dépit des demandes régulières, depuis plus de 15 ans des habitants et des élus du nord-est de Toulouse, pour compléter l’ouvrage…

Maintien d’un échangeur incomplet

Cette aberration, c’est le maintien d’un échangeur incomplet au niveau de Gragnague (Haute-Garonne), à la jonction de l’autoroute A 68 et de l’A 680, tronçon qui va bientôt passer en 2×2 voies.

La situation actuelle a été héritée du choix opéré dans les années 90 quand l’Etat a choisi de construire l’A68 et l’A680, et a choisi d’en concéder une partie à Autoroutes Sud de France (ASF), société de Vinci Autoroutes, chargée ensuite d’appliquer strictement la feuille de route définie par l’Etat.

La situation actuelle

À l’époque, en 1996, après le traditionnel processus d’études et de concertations, c’est un demi-échangeur autoroutier et un demi-diffuseur qui ont été mis en service à Gragnague.

Un aménagement qui interloque toujours autant les automobilistes qui empruntent ces itinéraires.

Le demi-échangeur autoroutier assure en effet les échanges de circulation entre l’A68 et l’A 680 depuis Toulouse en direction de Verfeil et de Castres, et ceux depuis Verfeil et Castres en direction de Toulouse. Il ne permet pas en revanche pas les échanges depuis Verfeil/Castres vers Albi.

Sur la carte, le demi-échangeur de Gragnague sur l'A68 et le demi-diffuseur sur l'A 680.

Sur la carte, le demi-échangeur de Gragnague sur l’A68 et le demi-diffuseur sur l’A 680. (©DR)

Egalement une incongruité locale 

Le demi-diffuseur assure une partie des échanges de circulation entre l’A680 et le réseau
routier local. Il permet de s’insérer sur la RD20 depuis l’A680, en direction du village de Gragnague, pour se diriger vers Verfeil. Si l’on arrive de Verfeil par l’A 680, il n’est en revanche pas possible de rejoindre la RD 20 au niveau de Gragnague. Ce qui oblige les automobilistes et nombreux poids-lourds à emprunter l’ancienne route départementale RD 20, mal sécurisée, entre les deux villages en pleine croissance démographique.

Autant d’incongruités qui auraient pu être remises à plat lors du choix de créer l’autoroute entre Toulouse et Castres.

Cela ne sera pas le cas…

Un changement pas retenu

Contacté par Actu Toulouse, Vinci Autoroutes, qui gère l’A680, via sa société ASF, en donne la raison :

« La modification du demi-échangeur de Gragnague (n°2) entre l’A68 et l’A680, en particulier son complément pour des échanges directs en direction et en provenance d’Albi, ont été étudiés dans le cadre des études de l’opération globale de Liaison Autoroutière Castres-Toulouse. À l’issue de l’enquête publique de 2017, cet aménagement complémentaire pour des échanges directs avec Albi, n’a pas été retenu et ne fait pas partie du programme de l’opération validé par l’Etat ».

Sur la base des prévisions de trafic

Le 22 décembre 2017, l’arrêté préfectoral déclarant d’utilité publique le projet d’élargissement de l’A680 précisait encore plus les raisons du statuquo :

« À l’aune des études conduites par le maître d’ouvrage et des résultats des prévisions de trafic, l’opportunité des compléments de la bifurcation autoroutière A68 / A680 et de l’échangeur de Gragnague n’a pas été établie ».

« Toujours faisable »

Il précisait également que « toutefois, les fonctionnalités du projet soumis à l’enquête en préservent la faisabilité ».

En attendant une hypothétique concrétisation dans le futur, les automobilistes en provenance de Castres par l’A69, et voulant se diriger vers Albi, devront donc sortir à Verfeil pour emprunter  la sinueuse petite départementale RD 20 pour rejoindre l’A68 au niveau de l’échangeur 3 de Montastruc la Conseillère…

Ou ils iront jusqu’au péage de l’Union, paieront 1,80 euro, feront demi-tour à la sortie 1 de l’Union, repasseront par la barrière de péage en payant à nouveau 1,80 euro, pour ensuite se diriger vers Albi via l’A 68.

Sécurisation du demi-échangeur

Vinci Autoroutes précise que si le demi-échangeur de Gragnague gardera sa configuration actuelle, « les opérations en cours prévoient l’élargissement et la mise aux normes des entrées et sorties existantes du demi-échangeur, orienté vers Toulouse, pour répondre aux caractéristiques techniques et de sécurité d’un axe autoroutier à 2×2 voies ».

David Saint-Sernin

Date de dernière mise à jour : 28/04/2024

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