ROSA BONHEUR - Les animaux au bout du pinceau

Rosa Bonheur (1822 - 1889)  -  Les animaux au bout du pinceau

Rosa Bonheur : quel nom plein de promesses pour une artiste ! On imagine déjà les dessins de fleurs et petits oiseaux... Tout faux ! Rosa Bonheur a fait carrière en se consacrant au portrait... des vaches !

Armée d'une personnalité qui n'acceptait aucune concession, cette peintre adulée en son temps fut aussi une femme libre.

LE CHÂTEAU DE ROSA BONHEUR

Je serai artiste !  

C'est à la campagne, à proximité de Bordeaux, que Marie-Rosalie Bonheur voit le jour le 16 mars 1822.

Dans le domaine de Grimont, la petite fille découvre les richesses de la campagne et est initiée au dessin par son père, peintre.

Mais la vie de château n'a qu'un temps et face au manque d'argent, la famille doit partir à Paris. La mère finit par s'y tuer à la tâche et laisse son époux seul  avec quatre enfants.  

Il n'est dès lors pas facile pour le veuf de gérer la petite Rosa qui refuse l'éducation traditionnelle qu'on lui impose. Tenir une aiguille, pas question ! Elle s'enfuit donc du couvent qui devait en faire une couturière accomplie et parvient à convaincre son artiste de père, saint-simonien ouvert aux idées progressistes, de partager avec elle les secrets de son savoir-faire.

Veaux, vaches...

Direction le Louvre ! Elle y enchaîne les copies tout en prenant des cours avec le peintre néo-classique Louis Cogniet. Est-ce parce que, en tant que femme, elle ne peut étudier les nus qu'elle choisit de se consacrer au monde animal ?

Rosa Bonheur est sélectionnée dès 19 ans, ainsi que son père, par le jury du Salon de Paris, en 1841. Née dans une famille d'artistes, « elle les dépasse tous par son talent à saisir l’intensité de la présence du bœuf, mouton ou cerf… personnages principaux de ses tableaux », observe Philippe Luez, directeur du musée national de Port-Royal des Champs (Yvelines).

Au Salon de 1848, elle décroche une médaille d'or pour Boeufs et taureaux, race du Cantal. Cette œuvre qui, selon le jury, « représent[e] la vie laborieuse des champs avec autant de poésie que de vérité » prépare le succès incroyable qui va accueillir, l'année suivante, en 1849, son Labourage nivernais.

Avec ses 2 mètres 60 et son réalisme, le tableau impressionne ! Comment un petit bout de femme d'1 mètre 50 a-t-il pu parvenir au bout de ce travail de titan ? Le président Louis-Napoléon Bonaparte lui-même la félicite et passe commande d'une nouvelle oeuvre...

Cette fois, pour le Prince-Président, Rosa va s'intéresser à un Marché de chevaux, prouvant qu'elle est capable de peindre non seulement la puissance mais aussi toute la fougue des animaux.

 

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