PMA - « J’ai 24 ans, je suis célibataire et je suis enceinte après une PMA solo » - Témoignage

pierre75017 Par Le 11/04/2024 à 20:26

Dans LE RÉVEIL DU PEUPLE

Helena a 24 ans, et elle a choisi d’avoir un enfant grâce à la PMA. Aujourd’hui enceinte, elle raconte son désir de maternité et son parcours.

TÉMOIGNAGE - Je ne me souviens pas de l’âge que j’avais quand mon désir de maternité s’est manifesté pour la première fois. Je crois que j’ai toujours su que tôt ou tard, j’aurai envie de devenir maman. Quand je suis devenue adulte, c’est surtout devenu une question matérielle : je voulais un enfant, mais je voulais attendre d’avoir un travail stable et un peu d’argent de côté pour ce projet. Je me répétais : « Dès que j’ai les moyens, je me lance ».

En parallèle de cette envie de fonder une famille, j’ai eu plusieurs relations de couple. La dernière a duré trois ans et a abouti à une séparation. Après la rupture, à 24 ans, j’ai pris conscience que je ne voulais plus attendre.

Je pouvais faire un enfant toute seule, quitte à rencontrer quelqu’un plus tard.La prise en charge de la femme enceinte chez Myskin - Institut Myskin

 

Comment j’ai pris la décision de faire une PMA solo

Le soir où j’ai eu le déclic, j’étais au restaurant en train de fêter l’anniversaire de ma maman. Je lui parlais de mon désir d’enfant et de l’absence de partenaire avec qui partager ce projet, et elle m’a répondu très simplement : « Tu peux le faire toute seule ! Tout le monde sait que tu es très indépendante. » C’était un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur de la PMA pour toutes, et l’idée a commencé à me trotter dans la tête.

J’ai cherché beaucoup de témoignages, écouté des podcasts, fait énormément de recherches la législation sur la PMA. Je connaissais déjà bien le modèle des familles monoparentales - ma sœur et moi avons été élevées par une mère célibataire, et l’idée de perpétuer ce schéma ne m’effrayait pas, bien au contraire. Quelques mois plus tard, j’ai décidé de me lancer.

J’ai opté pour une banque de sperme danoise pour que le don soit « ouvert » et que mon enfant puisse, s’il le souhaite, avoir accès à l’identité du donneur [en France, les stocks de paillettes utilisés datent de l’époque où le don était anonyme et ne donnent pas encore accès à l’identité du donneur, ndlr]. Ensuite, j’ai repoussé plusieurs fois le premier rendez-vous chez la gynécologue que j’avais choisie pour m’accompagner dans ce projet. J’avais une appréhension liée à mon âge : même si je sais que les parcours de PMA sont ouverts aux femmes seules dès 18 ans, j’avais pu lire plusieurs témoignages de femme qui avaient vu leur dossier de demande de PMA refusé parce qu’elles étaient trop jeunes.

Je suis tombée enceinte au deuxième essai

Je suis allée au premier rendez-vous accompagnée d’une amie et malgré mes angoisses, tout s’est très bien passé. La gynécologue m’a bien demandé pourquoi je choisissais de faire une PMA aussi jeune mais n’a pas remis en question mon désir de maternité et n’a pas été choquée. Elle m’a prescrit une batterie d’examens comprenant un bilan hormonal, une hystérographie et une échographie. Quand je suis retournée la voir avec les résultats, elle m’a indiqué qu’ils étaient bons et que je n’aurais pas besoin de stimulation hormonale.

Avant même de commencer les essais, j’ai fait quelques achats coup de cœur pour mon futur bébé. Et dès le cycle suivant, nous avons tenté la première insémination. Je suis tombée enceinte au deuxième essai. Mes amies étaient hyper heureuses pour moi, ma mère a pleuré et ma sœur a retenu ses larmes. Tous mes proches m’ont encouragée et soutenue.

Pendant les premières semaines de ma grossesse, j’ai été envahie de questionnements. Je n’avais pas ressenti grand-chose pendant la première échographie, et cette absence de sentiment m’avait inquiétée. Heureusement, les nombreux témoignages de femmes qui ont eu besoin de temps pour créer du lien avec leur enfant m’ont rassurée. J’ai également eu peur de ne pas réussir financièrement, de ne pas pouvoir donner à mon enfant les choses dont il ou elle aurait besoin… Cette inquiétude s’est vite dissipée. Pour une personne de mon âge, je gagne bien ma vie et j’arrive à épargner entre 400 et 500 € chaque mois pour le bébé.

On m’a dit « Tu es jeune, tu as le temps » mais je n’avais pas envie d’attendre

Je sais que cette décision de faire une PMA seule peut sembler étonnante pour certains. On m’a déjà dit « Tu es jeune, tu as le temps », un discours qui sous-entend que j’aurais pu attendre de rencontrer quelqu’un avant de me lancer dans ce projet de parentalité. Mais moi, je n’avais pas envie d’attendre ! Je pense que chaque personne a son rythme, ses envies, et pouvoir s’écouter est une chance.

Dans ce parcours, je suis très très entourée. Je documente ma grossesse sur les réseaux sociaux et entre ma famille, mes amis et les personnes qui me lisent en ligne, on peut dire que j’ai beaucoup de gens avec qui partager mon expérience Je n’ai aucune inquiétude sur l’après-naissance, je suis sereine. Cet enfant est désiré depuis longtemps, et même si la société n’est pas toujours tendre avec les mères célibataires, je n’ai pas peur du regard des autres.

Helena V.

 

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