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Mission du patrimoine : Bravo Monsieur Bern !

Châteaux, forts militaires, abbayes et couvent, ancienne brasserie des Vosges, ateliers d’artiste… 

Ce lundi 19 décembre, la Fondation du  a dévoilé le montant des aides allouées aux cent projets départementaux du Loto du patrimoine. Au total, 20,1 millions d’euros seront distribués à différents projets de restauration sur l’ensemble du territoire français. Une belle manière de préserver les vestiges de notre passé.

CHÂTEAU DE CALMONT AVEYRON

« Laisser notre  à l’abandon, c’est perdre notre identité, perdre notre mémoire […] et une part de notre histoire. »

 Sur BFM TV, ce mardi 20 décembre, Stéphane Bern se réjouit de la réussite du Loto du patrimoine. En cinq ans, la Mission Bern a permis de récolter 230 millions d’euros, toujours réinvestis dans la sauvegarde et la valorisation du  français. Cette année, après avoir déjà distribué huit millions d’euros à 18 projets emblématiques des régions – cité d’Alet à Saint-Malo, couvent de Marcassu en Corse ou encore les écuries de Richelieu en Île-de-France -, la Fondation du  reversera 20,1 millions d’euros aux 100 projets départementaux sélectionnés (dans la limite de 300.000 euros par site).

Les lauréats de l’année 2022, par leur diversité, témoignent de l’histoire de notre pays. Ces vestiges de l’Histoire de France ont besoin d’importants travaux de préservation et de sauvegarde.

Monastère fortifié et manoir médiéval

Au sud de Cannes, sur l’île de Saint-Honorat, la tour-monastère de l’abbaye de Lérins, l’une des plus anciennes de la chrétienté, nécessite des travaux de mise en sécurité et de restauration. Au VIIIe siècle, le massacre de près de 500 moines par des Sarrasins conduit les membres survivants de la communauté à bâtir une tour-monastère fortifiée afin de se prémunir contre les futures invasions. Dès 1840, le monastère est classé au titre des monuments historiques par Prosper Mérimée. Aujourd’hui, ce joyau du  français et chrétien requiert une importante rénovation. Les moines de la congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception ont entrepris des travaux dès 2020, mais le chantier s’annonce plus colossal que prévu. La Mission Bern devrait leur apporter prochainement un important coup de main en leur reversant 250.000 euros.

À 1.000 kilomètres de là, en Picardie, le Loto du patrimoine vient en aide à une autre communauté monastique : les Serviteurs de Jésus et de Marie. L’une des « plus belles ruines romantiques de l’architecture gothique » menace de s’effondrer. La restauration des ruines du chœur de l’abbaye d’Ourscamp (photo) permettra le rétablissement des offices à ciel ouvert ainsi que l’organisation de concerts dans cet écrin somptueux. Pour aider la congrégation ainsi que l’association de restauration, la Fondation du patrimoine leur versera 300.000 euros.

Au cœur du parc naturel du Perche, à La Chapelle-Guillaume, le manoir de Pré nous replonge dans la guerre de Cent Ans. Brûlée puis reconstruite à la fin du Moyen Âge, cette seigneurie devenue manoir est laissée dans un état préoccupant. 300.000 euros seront donc versés pour sécuriser les bâtiments avant de refaire les charpentes et le torchis. À ces édifices s’ajoutent des lieux plus atypiques : le clos du grand phare de l’île d’Yeu, une ancienne brasserie des Vosges, un moulin à vent dans le Tarn ou une habitation historique de Guadeloupe. La Mission Bern, auprès de laquelle 4.800 sites ont déjà été signalés, représente un intérêt vital pour le patrimoine français, notamment le patrimoine religieux. Depuis 2018, plus de 4.800 sites en péril ont d’ores et déjà été signalés. L’opération du Loto du patrimoine a été reconduite pour 2023 et de nouveau projets peuvent être soumis à la Mission Bern.

Face à ce délitement, les sénateurs appelaient, l’été dernier, à se saisir rapidement du défi de la préservation de notre patrimoine. « Comme les autres pays occidentaux, la France est confrontée à la question du devenir de son patrimoine religieux dans un contexte de sécularisation croissante de la société, écrivent-ils. Cet enjeu est, en France, d'autant plus crucial que les communes sont propriétaires de l'essentiel des édifices de culte catholique. Le risque d'abandon d'une partie des édifices non protégés hors des grandes villes constitue un vrai défi sociétal, notamment pour les territoires ruraux. »

Clémence de Longraye

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